ED: Inventaire descriptif des TAQUES du Musée Historique de Luxembourg.

Nachstehend, eine Abschrift eines Artikels aus der “Ons Heemecht”, von Emile Didderich, aus dem Jahre 1914. Ich bin also NICHT der Autor!

13/09/2019, Bemerkung: Seit ich den Artikel am 6 September 2015 online gestellt habe, erreichen mich auch viele Anfragen von Leuten die eine Ofenplatte kaufen oder verkaufen wollen. Ich kann euch nicht wirklich helfen! Lest bitte hierzu meine FAQ.


Par Émile DIDERRICH

Membre effectif de la Section Historique de l’Institut Grand-Ducal.

Tous droits réservés.

  1. 1. Plaque de fourneau au millésime 1541.
  2. 2. Panneau d’un fourneau au millésime 1543.
  3. 3. Plaque de fourneau du XVIme siècle.
  4. 4. Plaque de fourneau armoriée du XVIme siècle.
  5. 5. Adam et Ève.
  6. 6. Plaque au millésime 1558.
  7. 7. Plaque au millésime 1588.
  8. 8. Sujets bibliques.
  9. 9. Taque non déterminée.
  10. 10. Plaque de fourneau de 1600 environ.
  11. 11. Plaque de fourneau dans le style Renaissance.
  12. 12. Expulsion du paradis.
    1. Plaques de fourneau de la collection Neuberg.
  13. 13. 14. Deux plaques de fourneau au millésime 1621.
  14. 15. Plaque de fourneau de la même époque.
  15. 16. Plaque de fourneau au millésime 169…
  16. 17. Plaque abbatiale au millésime 1577.
    1. Abbés de Münster.
    2. Abbés d’Echternach.
    3. Abbés d’Orval.
    4. Abbé de St. Maximin.
    5. Abbés de Saint-Hubert.
    6. Prieur des PP. Dominicains de Luxembourg.
    7. Abbesse de Clairéfontaine,
    8. Prieure de Marienthal.
  17. 18. Plaque aux armes du duché de Luxembourg.
    1. Blason du Luxembourg.
  18. 19. Fragment d’une plaque aux armoiries de Charles-Quint.
  19. 20. Plaque aux armes du duché de Luxembourg.
  20. 21. Plaque de fourneau aux armes du comte de Mansfelt.
  21. 22. Taque de cheminée aux armes royales d’Espagne. (Philippe II.)
  22. 23. Taque cheminée aux armes royales d’Espagne.
  23. 24. Plaque à l’écusson des ducs de Bar.
  24. 25, 26, 27. Taques de cheminée aux armes de France.
  25. 28. Plaque provenant d’un seigneur de Hollenfels.
  26. 29. Taque de cheminée aux armes des barons de Zandt.
  27. 30. Taque aux armoiries du seigneur d’Ansenbourg.
  28. 31. Taque aux armoiries accolées de Marchant d’Ansenbourg et de Velbruck.
  29. 32. Armoiries des familles de Blochausen-de Piret.
  30. 33. Plaque de foyer aux armoiries accolées Schenck von Schmitbourg — von Ingelheim zu Mespelbrun.
  31. 34. Taque armoriée, non déterminée.
  32. 35. Taque de cheminée à l’image de Notre-Dame de Luxembourg.
  33. 36. Plaque de cheminée au Phénix.
  34. 37. Fragment d’une plaque de fourneau.
  35. 38. Pannonceau aux armes de l’ancien Empire-Germanique.
  36. 39. Chenets.
  37. 40. Crémaillères.

Dans nos musées on a réservé une section spéciale aux taques, et les collections privées sont devenues nombreuses et importantes. L’intérêt que les archéologues et les collectionneurs portent à ces objets, vestiges du goût de nos ancêtres, est-il justifie ?

La taque elle-même peut fournir des matériaux précieux pour l’histoire de la métallurgie, cette industrie des sources principales de la prospérité de notre pays. Elle permet d’élucider des questions techniques, de prouver l’activité de nos anciennes forges, d’établir jusqu’à quel degré le minerai a été exploité. M. le Dr O. Johannsen – Halhergerhutte a analysé la fonte d’un certain nombre de plaques, fondues entre 1508 et 1811 et sorties des forges de Sarrebruck, Geislautern, St. Ingbert, Fischbach, Neunkirchen et autres.1)

Mais pour l’archéologue, ces questions sont de second ordre. Les figures dont les plaques sont revêtues dès le XVme siècle, sont devenues des documents précieux à l’héraldiste et au folkloriste. Ils les doivent non pas à la forge, ni au fondeur, mais bien à l’artiste dont le ciseau a sculpté les reliefs en bois à l’aide desquels on préparait le moule pour recevoir la fonte. Les grands chefs-d’oeuvre de l’imprimerie et de la peinture du Moyen-Age ont certainement exercé leur influence sur ces maîtres. M. J. Lasius-Lunen, qui a donné cette direction aux recherches qu’il a faites sur les plaques, le prouve bien, et il faut espérer qu’un catalogue complet, réunissant les exemplaires connus de tous les pays, permettra un jour d’établir la filiation des modèles. Chez nous, on ignore encore les noms des artistes qui ont travaillé pour nos forges, d’autant plus que les plaques n’en portent jamais le nom et très rarement la marque. Les anciens comptes des usines pourraient peut-être combler cette lacune. Philippe Soldan, bildhauwer zum Frankenberg in den Oberhessen, qui vivait au milieu du XVItne siècle, fut un des plus grands artistes de ce genre. Il travaillait pour l’usine du couvent de Haina (Hesse) et ses modèles étaient encore employés en 1704.

A l’aide des figures dont la plaque est décorée on se rend facilement compte des idées courantes de l’époque et de la région; elles peuvent parfois être considérées comme une profession de foi politique ou religieuse que le chef de la maison affichait au foyer, à la place la plus sacrée de son intérieur. A partir du XIIIe siècle le manteau de la cheminée reçoit des sculptures: emblèmes, devises, armoiries.2 Plus tard la plaque en fonte vient compléter ce décor, et lorsque le manteau de cheminée tend à disparaître, c’est elle qui conserve les emblèmes chers au chef de la maison.

L’armorial prédomine: armes et écussons des souverains, des couvents et de leurs supérieurs, de la noblesse, des villes, des gouverneurs, des maîtres de forge et parfois des échevins.3) Des vaniteux s’en servent pour afficher leurs noms, titres et décorations4. Les taques particulièrement nombreuses qui reproduisent les armoiries accolées de familles alliées, sont des manifestations héraldiques très intéressantes. La Réforme ayant poussé à la lecture de l’Écriture-Sainte, les sujets bibliques sont très fréquents aux XVI. et XVIIme siècles. Le Jansénisme n’a pas manqué de laisser des traces. La Renaissance apporta les sujets mythologiques. Les noces de Cana où le Seigneur fit an miracle qui étonne beaucoup les braves vignerons, sont un sujet populaire dans la vallée de la Moselle. Dans les auberges on retrouve la Fuite en Égypte et les Trois Mages5, les plus illustres voyageurs qu’il y ait jamais eu.

Nous possédons deux bons ouvrages illustrés sur les taques luxembourgeoises. L’un a pour auteur Fischer-Ferron6, qui a étudié de nombreux exemplaires mais principalement les collections réunies par les forges d’Eich, par M. le Dr Coliez père, de Longwy, par Mgr. l’évêque et par M. Neuberg à Luxembourg. Il en a déterminé un bon nombre. L’autre est dû à M. J.-B. Siebenaler7), en ce moment-là conservateur du Musée d’Arlon, actuellement membre de la Commission des Monuments. Sous prétexte de fournir un guide de son Musée, ce chercheur infatigable a créé un vaste recueil descriptif des taques luxembourgeoises et des belles pièces rencontrées ailleurs. Pour quiconque voudrait s’initier dans cette branche, pour le collectionneur et pour le chercheur, ce travail érudit est un manuel indispensable.

Mais MM. Fischer et Siebenaler n’épuisent pas la matière. De nouveaux exemplaires inédits me sont continuellement signalés, et j’ai commencé depuis un certain temps à réunir des documents pour dresser un catalogue complet des taques observées dans le Luxembourg. Mais avant de pouvoir songer à le publier je devrai attendre encore quelques années.

L’intention de ce travail est de dresser l’inventaire des taques du Musée de Luxembourg. Les forges étaient nombreuses dans le pays, nous sommes voisins du Trévirais, de l’Eifel, du pays de la Sarre et de la Lorraine ou l’industrie du fer était très active. Chaque maison possédait au moins une taque. Néanmoins notre collection nationale -n’en compte que 37 exemplaires. C’est insuffisant. Il est vrai que ces objets sont devenus de plus en plus recherchés, surtout par les étrangers, et que leur prix est devenu très élevé;

Mais l’état de notre Musée était loin de stimuler les donateurs généreux. Il faut espérer qu’avec la réorganisation, projetée .des intérêts nouveaux s’éveilleront plus nombreux pour nos collections nationales.

Que toutes les Sociétés et toutes les personnes qui m’ont obligé en mettant à ma disposition les clichés que j’emploie pour compléter mes explications reçoivent l’expression de ma gratitude.

Mondorf-les-Bains, le 21 janvier 1914

Émile DIDERRICH.

1. Plaque de fourneau au millésime 1541.

  • Hauteur. 0,70; largeur, 0,60.

L’état de cette plaque ne me permet pas de déterminer la scène qu’elle représente. Au premier plan: une colonne sommée d’un animal (boeuf, veau, ours, louve ?), des personnages, seigneurs et dames aux coiffures du XVme siècle; un arbalétrier sortant d’une tente. Au fond: des arbres, un cerf courant, un château.

Du coté gauche on voit indépendamment de cette scène, cieux fantassins armés.

Cette plaque a été découverte à Moersdorf, dans une ancienne bergerie. Dans le même mur, à côté d’elle, se trouvaient plusieurs monnaies en argent de la même époque. Elle est entrée au Musée par l’intermédiaire de M. Ferrant.

D’après son millésime, cette plaque est la plus ancienne du Musée de Luxembourg. La doyenne des plaques de notre région a été trouvée à Clausen par feu M. Fischer. Elle était décorée aux armes de la maison de Larochette et datée de 1528. Celle de la collection de feu M. Arendt, aux armes des familles Beyssel von Gymnich von Schmidtheim, alliées par un mariage conclu en 1510, pourrait être de l’époque de ce mariage.

Le Musée de Colmar8 possède une plaque représentant l’Empereur Charles Quint et portant le millésime 1521. On ne connaît pas d’exemplaires portant une date antérieure à celle-ci.

Une autre, trouvée au presbytère de Ravengiersburg (Hesse), aurait été au millésime de 14889; elle a été refondue en 1855, de sorte qu’il est impossible d’en vérifier les chiffres.

La plus ancienne plaque connue serait celle aux armes de René d’Anjou (1431-1.180), conservée au Musée de Nancy.

Les fourneaux. — Les plaques de fourneau sont très nombreuses dans le pays et le Musée en possède plusieurs exemplaires. Mais il n’y a plus un seul fourneau complet dans tout le pays. Vers le milieu du XVIIIme siècle, lorsqu’on a commencé à fabriquer les poêles ronds, l’usage des fourneaux s’est perdu et les plaques ont trouvé une place soit dans la cheminée, soit au foyer, de sorte que l’on ignore généralement leur destination primitive, et on désigne toutes les plaques sans distinction par le mot tek. En Alsace, l’usage des fourneaux composés de plusieurs plaques juxtaposées s’est maintenu jusqu’à une époque assez récente.

La revue Stahl und Eisen, de Dusseldorf, a bien voulu me prêter un cliché10 représentant le fourneau du château de Coburg, datant de la fin du XVme siècle, un des plus beaux exemplaires qui existent. La bouche du fourneau se trouvait dans le mur et les combustibles y étaient introduits par le dehors.

Au commencement du XVIme siècle, la fabrication des fourneaux était très florissante dans l’Eifel. Sébastien Munster (+ de la peste en 1552, à Bâle) écrit dans sa Cosmographie (chap. ccj): «Unfern von der Graueschaft Manderscheid in den Herrschafften Keila, Kronenberg und Sleida im Thal Hellenthal macht man fürbündig gut Schmiedeeysen, man geußt auch Eysen Oefen, die ins Obetland Schwaben und Franken verkaufft werden”. Lui-même cite encore le Doktor Simon Rehwein, qui écrit: «In den Herrschaften Sleida, Kronenberg und Kiele (doit être Kayl) seind Oefen Ertz, do man Eisenöfen außgeußt.”11

Les forges de l’Eifel écoulaient aussi leurs produits dans notre pays, d’autant plus que vers la même époque la noblesse de ces régions commençait à occuper nos seigneuries et nos châteaux. – Les plaques aux armes des comtes de Manderscheid sont assez fréquentes chez nous.

Mais au XVme siècle déjà, les fondeurs de nos régions jouissaient d’une certaine réputation. Dans la chronique de Francfort par Lersner (II. 723) nous trouvons,,anno 1490 quinta post Michaelis: dem Meister uff der Mossel, der die eisernen Oefen mach en kann, soll man schreiben, die Mess heraufzukommen.”12

Les poêles ronds, appelés vulgairement Holzfresser et qui ont remplacé les anciens fourneaux, sont devenus très rares dans le pays.

On n’en connaît plus que quelques exemplaires. Au château de, Clervaux il y en a un au millésime 1739 et décoré aux armes de la famille de Lannoy: écusson oval (trois lions couronnés, 2-1) supporté par deux griffons et surmonté d’une couronne comtale.13 — S. Exc. M. le Ministre d’État Eyschen, soucieux du décor de l’Hôtel du Gouvernement, en a complété le mobilier antique par un poêle qui se trouve dans la salle d’attente du rez-de-chaussée. Millésime 1743. Deux écussons de forme ovale accolés et surmontés d’un casque qui a pour cimier une étoile à six rais. Le premier: à l’étoile à six rais, accompagnée de trois feuilles de trèfle, 2-1. Le second: au lion et au chef chargé de trois étoiles à six rais rangées de fasce. — M. Siebenaler décrit14 le poêle du Musée d’Arlon, qui provient de la justice de paix d’Étalle. Millésime 1742. — Au couvent de Mondorf-les-Bains on possède un bel exemplaire du XVIIIme siècle, provenant de l’hôpital de Pfaffenthal.

2. Panneau d’un fourneau au millésime 1543.

    Hauteur, 0,75; largeur, 0,18. Bien conservé.

  • En haut, un médaillon à deux têtes. Une sainte martyre tenant de la main droite le glaive et de la main gauche un livre.

3. Plaque de fourneau du XVIme siècle.

Hauteur, 0,63; largeur, 0.95.

Ornements gothiques. Elle est divisée en deux panneaux, dans le milieu desquels est représentée une sirène (Melusine?). L’encadrement est décoré de feuilles de vigne et de grappes de raisin. Bien conservée.

M. le Dr. Coliez me communique la photographie d’une plaque trouvée à Cologne. Elle porte les mêmes dessins et ornementations et a peut-être appartenu au même fourneau, mais la sirène y est remplacée par deux écussons: le premier à trois couronnes 2 — 1 (trois-Mages ); le second: écartelé; aux 1 et 4à la bande alésée, aux 2 et 3 à la croix.

4. Plaque de fourneau armoriée du XVIme siècle.

Hauteur, 0,80; largeur, 0,53.

Ornements gothiques. Quatre panneaux. En haut: Sainte-Barbe, tenant de la main droite un ciboire et de la gauche le glaive. En bas: un écusson écartelé: aux 1 et 4 à la fasce vivrée, aux 2 et 3 au griffon passant. Chacune de ces figures est reproduite deux fois. Bien conservée.

5. Adam et Ève.

Hauteur, 0.75; largeur, 0,55.

Plaque de fourneau bien conservée. Millésime 1552.

On s’est servi de six modèles différents pour décorer la surface de cette plaque: le cadre, le millésime, Adam, Eve, l’arbre et l’ornementation. Il est d’ailleurs rare de trouver parmi les plaques du XVIme siècle deux exemplaires pareils dans leur ensemble, quoique les mêmes sujets et figures se répètent continuellement. Pour le décor d’une plaque on se servait d’un certain nombre de modèles sculptés en relief sur bois15(poirier, de préférence). On indiquait d’abord les dimensions de l’objet et cette surface, préparée sur un lit de sable et saupoudrée de cendres fines, recevait l’empreinte de ces reliefs. Dans les moules ainsi obtenus on laissait couler la fonte.

Dans la seconde moitié du XVIIme siècle seulement, on trouve les taques composées à l’aide de plusieurs modèles différents, mais vissés sur une planche, ce qui permettait la reproduction de plusieurs exemplaires identiques. A la fin du XVIIme et au commencement du XVIIIme siècle, le modèle est généralement sculpté d’un seul morceau de bois indépendant de l’encadrement. Afin de donner cependant une note plus personnelle à la plaque on ajoutait des inscriptions variées, surtout des noms.

En voici un exemple. Nicolas Thierry de Saint – Baussant, maître de la forge d’Apach-sur-Moselle, avait fait exécuter le modèle suivant: La SECVRITAS assise de face, regardant à gauche, accoudée à une cippe, tient une corne d’abondance. De la main droite elle met avec une torche le feu à un amas d’armes posé à ses pieds. A gauche on voit l’écusson aux armes du maître de forge: D’azur à un chevron d’argent accompagné en chef de deux étoiles d’or et en pointe d’un muffle de léopard de même16. L’écusson est appuyé contre la base d’un piédestal supportant une colonne. Cette taque se trouve dans la collection Grégoire à Sierck. M. Jules Florange possède la même taque sur laquelle a été ajouté FRANCOIS 80IR (François Goir). Une autre reproduction est marquée M BERINGER PASTOR IN PERL, 168917.

L’auteur de ce travail possède la même taque avec l’inscription: ANTHOINE BERGER MAIRE DE CONS 1689. Un autre exemplaire, ayant appartenu à Antoine Müller, propriétaire du château d’Apach, porte ses initiales: A M. 1690 A S.

Les plaques représentant la Sainte-Famille ont très souvent reçu l’inscription des noms de famille. Un exemplaire que j’ai vu à Burmerange et qui a été expédié à l’étranger depuis, était marqué NICOLAS CLAINE 1786.

6. Plaque au millésime 1558.

Hauteur, 0,71; largeur, 0,74. Bien conservée.

Forme peu commune; à la partie supérieure la pièce, est décorée d’un fronton formé par deux échancrures.

Figures: un lansquenet et un hallebardier.

7. Plaque au millésime 1588.

Hauteur, 1,05; largeur, 0,6o.

La plaque se termine en une pointe dans laquelle on voit, outre le millésime, une Justitia du modèle le plus fréquent.

Le modèle principal représente plusieurs sujets d’un ensemble assez confus. En haut: Le Père éternel portant les attributs royaux. Le Christ à la croix et le bon larron; un pécheur repentant agenouillé au pied de la croix. En bas: Un personnage assis à une table et ayant devant lui un coffre-fort; l’inscription MATTHEI semble indiquer qu’il s’agit de Saint- Matthieu, fils d’Alphée et receveur des impôts à Capharnaum. Il avait son bureau sur le bord de la mer Tibériade, quand le Christ enseigna dans ce pays. Il quitta tout pour suivre le Seigneur qu’il mena dans sa maison où il lui offrit un grand festin. (Matth. IX, 10). Bientôt il fut du nombre des douze apôtres. — La scène suivante représente le Seigneur invité chez un Pharisien; LVCAS AM 15 (= Luc. XV; 2).

8. Sujets bibliques.

Hauteur, 0,82; largeur; 1,00:

Plaque bien conservée.

Millésime 1591.

Trois panneaux; ceux de gauche et de droite sont identiques et représentent la résurrection du Seigneur; au milieu: l’adoration des Mages; la présentation au temple et une autre scène qui pourrait bien représenter Jésus au temple. Ce seraient donc les trois scènes principales tirées de la jeunesse du Seigneur. La Résurrection ressemble aux tableaux de Hans Multscher (1437) et de Michel Wolgemut (1465). On remarquera que le nimbe qui entoure la tête du Seigneur n’est pas rond, mais étoilé, de même que sur la plaque n° 7.

Eich possède une plaque composée à l’aide des mêmes modèles et portant le millésime 1592.18

Inscriptions explicatives en langue allemande:

DIE WEISEN SICH VER
WVNDERTEN DAS SIE
SOLCHES VOM KIND HORN.
MARC AM 16 C
CHRVS
IST VON DEM
TOTE FEN (sic)

.

9. Taque non déterminée.

Hauteur, 0,78; largeur, 0,80.

Millésime 1593.

Dans le haut de la plaque on voit un petit écusson sans couronne ni casque et dont le meuble pourrait être nommé une étoile à rais dessinée d’un seul trait.

(Comparez le pentalpha, étoile à 5 rais, dessiné d’un seul trait). Il s’agit problement d’armoiries scabinales ou bourgeoises.

10. Plaque de fourneau de 1600 environ.

Hauteur, 0,80; largeur, 0,48.

Adam et Ève tenant la pomme; le serpent rampant autour de l’arbre. L’auteur de ce modèle paraît s’être inspiré d’une gravure qui se trouve dans l’ouvrage de Joh. de Turrecremata19, imprimé à Albi (Languedoc en 1481 par Joh. Nummeister, un des collaborateurs de Gutenberg, qui se fixa plus tard à Lyon.

11. Plaque de fourneau dans le style Renaissance.

Hauteur, 1,15; largeur, 1,35.

Plaque d’un effet très décoratif. Elle représente deux fois le même sujet, qui est composé de quatre figures.

En haut: une Justice et une figure semblable, ayant à son côté gauche une cruche (la Tempérance?)

En bas: une femme qui se transperce le sein avec un poignard, et un homme portant une épée et un chapeau couronné. Il s’agit évidemment de Lucrèce, femme de Lucius-Tarquinius-Collatinus, lequel chassa les Tarquins de Rome et fut fait consul en 509 avant Jésus-Christ. Lucrèce se donna la mort après avoir été violée par Sextus.

Fendue, mais- les dessins sont bien conservés..

Sur les plaques du XVIe siècle aucune figure n’est reproduite aussi souvent que celle de la Justice (Thémis).

Elle était populaire à cause, sans doute, du nombreux personnel qu’occupaient les justices locales et seigneuriales, très nombreuses elles aussi. En Allemagne on la trouve parfois dans l’écusson des gildes de marchands (probablement à cause de la balance qu’elle tient).

12. Expulsion du paradis.

Hauteur, 0,65; largeur, 0,65.

Millésime 1602. Décors style Renaissance. Plaque de fourneau. Assez bien conservée.


Clichés ARENDT.

Plaques de fourneau de la collection Neuberg.

  1. Jugement de Pâris.
  2. La St° Vierge, 1622.
  3. Loth et ses filles.
  4. Joab tue Abuer (Samuel, Chap. III.)
  5. Elie au désert nourri par les corbeaux.

13. 14. Deux plaques de fourneau au millésime 1621.

Hauteur, 0,83; largeur, u,5o.

Jugement de Pâris. — «Pâris avait été choisi par Jupiter pour terminer le différend entre Junon, Pallas et Vénus, touchant la pomme que la Discorde avait jetée sur la table, dans le festin des dieux, aux noces de Thétis et de Pélée. Pâris devant qui ces trois déesses parurent, donna la pomme à Vénus, dont il mérita les bonnes grâces par ce jugement; mais il s’attira la haine de Junon et de Pallas.»

Amor, muni d’une arbalète, plane au-dessus de la scène et vise Parts.

Au bas de la plaque on voit deux médaillons représentant une tête d’homme et une tête de femme coiffées à la mode espagnole de l’époque.

Les sujets sont reproduits d’une façon identique sur les deux plaques, Mais le bord est plus large du côté gauche sur l’une et du côté droit sur l’autre. Ce qui prouve que les deux pendants appartiennent au même fourneau.

Bien conservées. — Les mêmes plaques datées de 1585 se trouvent chez M. le Dr Feltgen à Lintgen.

Dans les plaques il y a plusieurs variantes de cette scène mythologique qui a souvent tenté les artistes allemands du Moyen-Age. Deux peintures qui la reproduisent sont même très connues: celles de Nicolas Manuel Deutsch (1488-1530) dans la Oeffentliche Kunstsammlung à Bâle, et de Luc Cranach l’Aîné (153o) dans la Kunsthalle à Karlsruhe. Pâris est généralement représenté dans un costume de l’époque.

15. Plaque de fourneau de la même époque.

Hauteur, 0,85M;largeur, 0,37. — Bien conservée.

Cette plaque semble provenir du même fourneau que les deux précédentes,

Les trois pièces sont entrées au Musée par l’intermédiaire: de M. Ch. Schaack, juge à Diekirch.

Le personnage qui tient le glaive serait, d’après les anciennes gravures, un prévôt des lansquenets.

Le corps des lansquenets (fromme Landtsknechte), lancigeri, recruté parmi les paysans, les artisans et les bourgeois, a été créé par l’Empereur Maximilien pour être opposé aux mercenaires suisses que les rois de France ont commencé à employer dans guerre de succession de Charles-le-Téméraire. Les lanquenets étaient armés d’une lance longue de huit pieds copiée sur celles que portait la phalange macédonienne. Jusqu’au XVIIme siècle, elle fut Parme principale de l’infanterie allemande. Sous Maximilien l’admission aux lansquenets était assez difficile. Par son organisation le corps des lanquenets ressemblait beaucoup aux corps des métiers. Aussi l’empereur le tint en haute estime, et lors de son entrée dans la ville de Cologne il avait mis le costume des lansquenets. Mais peu à peu cette arme devint le refuge de beaucoup d’aventuriers et de fainéants, et son prestige en souffrit.

16. Plaque de fourneau au millésime 169…

Hauteur: 0,81 largeur,,038

»Isaac, fils d’Abraham et de Sara, naquit l’an 1896 avant J.-C., sa mère étant âgée de 90 ans, et son père de 100. Il fut appelé Isaac parce que Sara avait ri lorsqu’un ange lui annonça qu’elle aurait un fils. Isaac était tendrement aimé de son père et de sa mère; il était fils tunique, et Dieu le leur avait donné dans la vieillesse. Le Seigneur voulut éprouver la foi d’Abraham et lui commanda de l’immoler, l’an 1871 avant J.-C. Le saint patriarche n’hésita point à obéir; mais Dieu, touché de la foi du père et de la soumission du fils, arrêta, pur un ange, la main d’Abraham”. C’est cette scène que la plaque reproduit.

L’auteur de cet inventaire possède une taque de 1606, sur laquelle on voit le sacrifice d’Abraham à côté de la crucifixion.

17. Plaque abbatiale au millésime 1577.

Hauteur, 0,60; largeur, 0,50. Fragment.

L’écusson, assez bien conservé, est surmonté d’une mitre et d’une crosse. Il représente un cerf courant vers une fontaine. Au franc-quartier (senestre): une fasce accompagnée en chef d’une quintefeuille et en pointe d’une fleur de las. — Le franc-quartier ressemble un peu aux armoiries de Benedictus Hamblinius, de Marche, 30e abbé de Munster et successeur de Bertels, élu le 14 décembre 1595 et décédé en 1602. Ce prélat, d’après le tableau des abbés conservé au Musée, portait un écu parti: au I de gueules i la fasce d’argent coupée d’un trait de sable et accompagnée en chef d’une fleur de lis d’or et en pointe d’une quintefeuille du même; au 2 de sable au pélican d’or.

Sur le listel au-dessous de l’écusson j’ai déchiffré cette devise: SIC DESIDERAT (anima mea?)20 Dans les deux panneaux de gauche et de droite on voit deux personnages de l’Ancien Testament (des prêtres ?)

Il est regrettable que ce soit la seule plaque de ce genre que notre musée possède. Les couvents ont très souvent fait fondre des taques portant les armoiries de leurs supérieurs et ces exemplaires qui ont un cachet tout-à-fait personnel méritent toute notre attention. Voici l’énumération de quelques-unes d’entre elles.

Abbés de Münster.

M. Funck-Bricher possède une taque qui montre quatre fois l’écusson de l’abbé Petrus Roberti (1639): coupe”; d’or à trois quintefeuilles de gueules, 2—1, et d’azur au griffon d’or mouvant du coupé.

Willibrord Cuno, 1693. — Cette belle taque se trouve à son emplacement primitif, au Tâkeschaf de la maison Berg, anciennement presbytère à Puttelange. Elle est très bien conservée. Inscription:

WILLIBRORDVS
ABBAS ET DOMINVS
MVNSTERIENSIS
A° 93

Écusson entouré d’une branche de chêne et d’une de laurier: d’argent à la fasce d’azur coupée d’un trait de sable et accompagnée de trois ancres de sable posées en pal, deux en chef et une en pointe. Devise: SPES MEA DEVS.

On voit les armoiries du même abbé sur une pierre sculptée dans la façade de la prison des femmes à Luxembourg et sur une cloche de l’église St-Michel. Sur le tableau des abbés de Munster, conservé au Musée, l’écusson ne présente que cieux ancres; celle de senestre en chef manque.

Willibrord Cuno fut abbé de Munster de I682 jusqu’en 1702.

Chez Mme Conrot à Pulfermühl, M. Fischer a vu une taque à l’écusson de l’abbé Benedictus Forting (1717): d’azur à trois épis d’or mouvant sur une terrasse de même.

Abbés d’Echternach.

  • Plaque au millésime 1628, portant les armoiries des abbés Pierre de Richardot (1606-1628) et Pierre Fisch. — Collection de Mgr. l’Évêque de Luxembourg.
  • Philippe de Neuforge; millésime 1673. Collection d’Eich.
  • Grégoire Schouppe; millésime 1733. (Fischer, page 39)
  • Emanuel Limpach. — Voir la planche donnant la collection Arendt.

Abbés d’Orval.

  • Lambert de Villers; millésime 1576. Bernard de Montgaillard; .millésime 1607.
  • Charles-Henri de Bentzeradt; millésime 1679.
  • Henri de Meughen; millésime 1691.
  • Menne Effleur; millésime 1759.

Se trouvent au Musée d’Arlon.

Abbé de St. Maximin.

Écusson de l’abbé Willibrord Scheffer.21 Il ne s’agit pas, dans cette manifestation héraldique, d’une taque, mais d’un produit analogue, sorti probablement des forges d’Orval. Cet écusson se trouve au-dessus de la porte d’entrée de la magnifique grille en fer forgé qui provient de l’ancien refuge de l’abbaye à Luxembourg et qui a été installée depuis dans la cour du château de Bettembourg.

Coupé: au 1 à l’aigle éployée; au 2 au ciboire accosté de deux étoiles à cinq rais. Couronne fermée, glaive et crosse.

Abbés de Saint-Hubert.

  • Clément Lefebvre; millésime 1705. — Musée d’Arlon.
  • de Jongh; millésime 1731. — Collection d’Eich. (Fischer p. 41.)

Prieur des PP. Dominicains de Luxembourg.

Plaque de fourneau se trouvant à Eich et chez M. Elinger à Dalheim.

Inscription: F. FLESGIN PRIOR 1633.

Un écusson représentant un flambeau et un lis de jardin passés en sautoir, accompagnés en chef d’une étoile à six rais et en pointe d’un chien. Au-dessus de l’écusson: D. O. M. (Deo optima maximo). Le tout entouré d’un chapelet dont les cinq dizaines sont figurées par des roses quintefeuilles. – Ceci sont les emblèmes de l’ordre des Frères-Prêcheurs fondé par St. Dominique et approuvé en 1216 par le pape Honorius III. C’est lui qui établit partout l’usage du rosaire. Le chien et le flambeau dans l’écusson rappellent la légende qui attribue à la mère de St. Dominique un songe pendant la grossesse, lui laissant prévoir le grand rôle qu’allait jouer son fils. Cette légende est d’ailleurs reproduite sur un vitrail de l’église St. Michel (anciennement des P P. Dominicains) à Luxembourg.

François-Nicolas Flesgin a fait construire le monastère de cet ordre à Luxembourg et il en est devenu le prieur. Il fut aussi le premier curé de St. Michel, depuis la confération de cette paroisse à son ordre et il en a été investi le 3 avril 1633.

Abbesse de Clairéfontaine,

Rose de Jodenville; millésime 172. — Musée d’Arlon.

Prieure de Marienthal.

Au parloir du couvent de Marienthal il y a une taque portant l’inscription suivante:


CATHARINA DE MANTEVILLE PRIOUISSA.(=1709).
Au milieu de la plaque, dans un panneau carré, se trouve l’écu oval des de Manteville surmonté d’une couronne à sept perles et supporté par deux levriers. Manteville:
d’or à la tour de gueules maçonnée de sable.
Marie-Catherine de Manteville fut prieure au couvent des filles nobles de Marienthal pendant plus de 30 ans, de 1709 à 1740;
elle fit reconstruire le monastère qui tombait en ruines et rebâtir l’église de Rachecourt (au nord de Longwy). Dans l’église de Rachecourt on voit encore deux cartouches anciens dont l’un représente les armes de Manteville et l’autre Ste-Catherine au-dessus des inscriptions que voici:

D. MARIE
CATHERINE
DE MANTEVILLE
P. DE MARIENDAL
AT REBATIT
CETTE EGLISE
L’AN
1721.

De 1721 à 1740, il y eu en même temps cinq demoiselles de Manteville religieuses à Marienthal.22

18. Plaque aux armes du duché de Luxembourg.

Hauteur, 1,05; largeur, 1,20; épaisseur, 0,03.
Le modèle proprement dit ayant servi pour décorer cette taque de cheminée ne mesure que 0,54 X 0,58; les armoiries occupent le milieu de la pièce, laquelle est d’une conservation parfaite. Elle date de vers 1600. L’écusson luxembourgeois, surmonté d’une couronne de marquis et accosté de deux chaînons de la Toison d’or, est fascé de dix pièces, celle de la pointe en relief (d’azur). La question de savoir, si l’écusson luxembourgeois doit porter 10 ou 11 barres horizontales a déjà donné lieu à bien des discussions. Pour cette raison je veux reproduire un article paru dans l’ «Indépendance luxembourgeoise».23

Blason du Luxembourg.

Dans le numéro de jeudi dernier un correspondant de l’Indépendance entame à nouveau l’intéressante question du blason du Luxembourg. Il partage l’avis de feu M. Charles Munchen, qui prétend, dans une étude parue dans les Publications de l’Institut royal grand-ducal de Luxembourg, tome XXXI, que le dessin exact des armes de notre pays était le suivant : un lion de gueules (rouge) sur un champ composé de 10 pièces, dites burelles, dont 5 d’argent et 5 d’azur. M. le correspondant trouve cet avis confirmé par un brevet des armoiries de la ville de Luxembourg datant de 1697 et représentant l’écusson de la façon susdite.

Or un brevet d’armoiries de l’an 1697 n’est pas une preuve irréfutable, le duché ayant appartenu à cette époque-là à Louis XIV, pour lequel le blason était devenu une question de rapport. Il obligea les villes, la noblesse, les ecclésiastiques, les corporations et les bourgeois à faire enregistrer leurs armoiries et M. Lebureau, — qui n’est pas de date récente — percevait les droits d’enregistrement sans trop se préoccuper de l’exactitude ni de l’authenticité de la description déclarée. D’anciennes familles appartenant à la noblesse la plus qualifiée ou à la chevalerie féodale ne s’exécutèrent point et aux villes récalcitrantes M. Lebureau imposa des armoiries parfois arbitraires. Demandez donc aux Nancéens pourquoi, depuis Louis XIV, le blason de leur cité a été agrémenté, du jour au lendemain, l’un chardon?

Ceci dit, je prétends que l’avis de feu M. München est erroné et que le champ du blason luxembourgeois, c’est-à-dire la partie sur laquelle ‘e lion de gueules, couronné, armé et lampassé d’or, à la queue fourchue et passée en sautoir est couché, doit être figuré non pas par 10 pièces alternantes d’argent et d’azur, mais bien par 11. C’est d’ailleurs sur le nombre de ces traits que roule toute la discussion.

Le dessin et la décoration des armoiries sont réglés par des lois que je voudrais appeler l’«orthographe héraldique». Lorsqu’on considère l’origine du blason luxembourgeois, un champ composé de to pièces constitue une faute contre cette «orthographe». Car le blason du Luxembourg n’est autre que celui de l’ancien duché de Limbourg, qui est d’argent au lion de gueules; notre pays en a été doté au commencement du treizième siècle, à la suite du mariage de Waleran le jeune, duc de Limbourg, avec la comtesse Ermesinde de Luxembourg. Mais les armes franches, ce qui veut dire intégrales, n’étaient portées que par les aînés ou les chefs de famille, et les puînés qui prenaient généralement même un autre nom — tel que le chevalier Boemond de Waha vivant en 1106, qui était le second fils d’Otton, comte de Duras devaient en tous les cas introduire dans leur écusson une signe distinctif, appelé brisure. La brisure employée par Waleran de Limbourg consistait en 5 barres horizontales ou burelles d’azur. Cependant les brisures devaient laisser à l’écu son métail nu, c’est-à-dire, elles ne pouvaient occuper ni la partie supérieure ni la pointe, qui devaient donc rester d’argent; si, dans ces conditions vous introduisez sur un champ d’argent 5 burelles d’azur, il en résultera nécessairement 11 pièces. Voilà pour les règles héraldiques.

Voyons l’usage! Les graveurs des sceaux de nos anciens comtes et ducs n’ont pas toujours tenu compte de cette particularité et quant au nombre et à la position des barres horizontales il y a assez de variations. On recherchait même parfois une légère variante dans l’écusson pour donner une note plus personnelle au sceau. Mais il existe un sigillum secretum d’un de nos souverains du treizième siècle, sur lequel on constate nettement les 5′ burelles d’azur, laissant 6 pièces d’argent.

Les monnaies qui, elles aussi, sont des documents héraldiques, ne s’accordent pas dans le nombre des burelles et leur distribution. Sur plusieurs pièces frappées sous Jean l’Aveugle et sous Wenceslas 1er nous voyons l’écu traversé par 5 traits horizontaux, mais ce ne sont que des traits, non pas des barres. Il en est de même sur quelques-unes du règne de Philippe de Bourgogne et de Philippe d’Autriche. En 1632 une monnaie de Philippe IV porte un écusson représentant 5 barres en relief, qui seraient d’azur pour en laisser 6 d’argent. Sous Charles II, en 1700, nous trouvons également un dessin exact, offrant un champ de 1 i pièces. Les monnaies de Marie Thérèse ont un écu composé de TO pièces alternantes, à commencer tantôt par celles d’azur, tantôt par celles d’argent, mais le sol en cuivre, frappé sous Léopold II. en 1790, est burellé de 11 pièces, d’argent et d’azur.

Ajoutons que les armes de Luxembourg sont employées aussi par les villes de Remich et de Grevenmacher: cette dernière ajoute encore une clef d’argent posée en barre. Le sceau de la cité de Grevenmacher gravé en 1651 est, lui aussi, burellé de 11 pièces.

Conclusion: Les règles héraldiques exigent un écusson d’argent traversé par 5 barres horizontales d’azur. Les partisans d’un écu burellé de 10 pièces ne pourront invoquer à leur faveur l’usage, car il y a autant de dessins qui seraient contre eux qu’il y en a qui seraient pour eux; il y en a encore d’autres, et même de nombreux qui ne prouveraient ni l’un ni l’autre.

Il doit y avoir d’ailleurs, si je ne me trompe, un arrêté royal-grand-ducal, fixant le dessin des armoiries du pays, qui trancherait sans doute la question pour du bon. Avis à Messieurs les architectes, graveurs, peintres et autres artistes.»

M. Fischer24 reproduit une autre taque de cheminée très décorative aux armoiries du duché de Luxembourg, fondue en 1685. Sur l’une et l’autre, l’écu broche sur la croix de Bourgogne. Je devrai ajouter quelques explications sur cet emblème de l’époque bourguignonne et sur la décoration de la Toison d’or.

La croix de Bourgogne est composée par deux troncs écotés passés en sautoir. On l’appelle aussi la Croix de Saint-André, qui était le patron des chevaliers de la Toison d’or. Ceux-ci avaient comme cri de guerre:

Notre-Dame, Bourgogne et Montjoie Saint-Andrieu.

L’ordre de la Toison d’or, qui au temps de la chevalerie était important et très influent, avait été institué à Bruges, le 10 janvier 1429-30 par Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, le jour de son mariage avec la belle Isabeau de Portugal «pour la grande & parfaicte amitié que nous portons au noble Estat de Chevalerie, l’honneur duquel nous pretendons advancer & accroistre, à cause que par l’Ordre de Chevalerie, la vraye foy Catholique, l’Estat et notre Mere Saincte Eglise, le repos & la tranquilité du Public peuvent estre defenduz et maintenez. A la Louange de nostre Seigneur, & en reverence de sa glorieuse Mere La Vierge Marie, & à l’honneur de nostre patron, Monseigneur Sainct Andrieu, Apostre, & Martyr de Iesus Christ Nostre Sauveur, pour l’exaucement de la Saincte Foy & service de l’Église Catholique, & pour esguillonner un chacun a vivre bien & vertueusement Sainct.“

On a cherché plusieurs explications au sujet du symbôle (sic) de cet ordre, mais André Favyn25, avocat en la Cour de Parlement de Paris, qui écrivit en 1620, s’exprime comme suit:

«Une autre opinion (qui a plus d’apparence) que ce Duc tout desireux & cupide d’honneur, institua cet ordre en memoire du vaillant GEDEON, lequel avecques Trois Cents hommes combattit un exercite infiny de Madiamites & delivra le Peuple d’Israel.”

Gédéon, fils de Joas, de la tribu de Manassès et 5e juge d’Israël vers l’an 1245 avant Jésus-Christ, fut choisi par l’ange du Seigneur pour être le libérateur d’Israël. Gédéon, dont l’humilité était extrême, et qui prenait d’ailleurs cet ange pour un homme, eut besoin de voir des miracles pour croire la vérité de cette mission. Ayant fait cuire un chevreau pour l’offrir, l’ange lui dit d’en mettre la chair et du pain sans levain dans un corbeille, et le jus dans un pot, de l’apporter sous tin chêne, et de verser ce jus sur la chair qu’il mit sur une pierre. L’ange toucha la pierre avec une baguette, et il sortit aussitôt de cette pierre un feu qui consuma la chair et le pain. Gédéon ayant ensuite étendu sur le soir la toison, il la trouva le lendemain toute mouillée de la rosée, sans en voir sur la terre des environs. Le lendemain le contraire arriva, la terre étant mouillée et la toison ne l’étant pas; Gédéon commença sa mission en abattant de nuit l’autel de Baal. Il fit sonner ensuite de la trompette, et vit autour de lui en peu de temps une armée de 30,000 hommes, qu’il reduisit à 300, sans autre ‘arme qu’un pot, une lampe cachée dans ce pot et une corne de bélier ou une trompette. Gédéon s’avança pendant la nuit, avec les trois cents hommes, avec ordre de casser tous ensemble leurs pots. L’ordre ayant été exécuté à propos, les ennemis crurent avoir une grande armée à combattre. Ils tournèrent leurs armes les tins contre les autres, et ceux qui échappèrent à cette boucherie, furent mis en pièces par les vainqueurs. Gédéon les poursuivit, tua de sa propre main Zébée et Salmon et délivra la terre de ces hommes féroces.26

Dans l’épitaphe que Philippe-le-Bon avait préparé pour sa tombe nous trouvons les vers suivants:

«Pour maintenir l’église quy est Dieu maison,

J’ay mis sus la noble ordre qu’on nomme Thoyson.»

La chapelle attenante au palais des ducs de Bourgogne à Dijon, était affectée à l’ordre de la Toison d’or. Citons à ce sujet encore André Favyn

« En la mesme chappelle est un chef Sainct André d’Argent doré, & dans icelle un Os dudit Apostre que rai veu & manié. Ceste maison de Bourgogne l’a pris pour Patron de son Ordre, dautant, ce disent les Bourguignons, qu’en I’Eglise sainct Victor de Marseille en Provence, Ville jadis comprise & des enclaves de l’ancien Royaume de Bourgogne, on y void la Croix dudit Apostre, crucifié sur icelle à Patras en l’Achaie

Cest Apostre frere aisné de sainct Pierre alla prescher le Sainct Evangile aux Scythes, Sogdians, Ethiopiens ès Provinces de la Grece, & noméeinent en la Cappadoce, Galatie, Bithynie, & Pont-Euxin, en la Macedoine, & en l’Achaïe, ou estant arrivé en la Ville de Patras, il fut saisi par Aegeas Proconsul d’icelle pour,l’Empereur Neron, pour ce qu’il annonçoit un Iesu Christ crucifié. Il fut crucifié lui mesme & attaché tout de bout à un Olivier, où il fut trois jours sans mourir, catechisant, & confirmant les nouveaux Chrestiens en la Loy de Salut & de vie. Sainct Pierre Chrysologue au Sermon Cent Trente-Troisiesme de Sainct André: Petrus namque Crucem, sed arborera concendit Andreas. Sainct Hyppolite Martyr, Grec, en son petit Commentaire: Crucifixus est Andreas Patris in Achaia ad Arborem Olivae reclus. Il endura le Martyre le dernier jour de Novembre, l’an de Grace Quatre Vingts Treize. La Feste a esté solemnisée en France par Ordonnance de nostre Roy & Empereur Charlemagne Pour revenir à la Croix de S. André que les Peintres font à leur fantaisie elle n’a rien de commun avec ce mot de Bourgogne; ny de propre à ce sujet Et neantmoins l’ignorance commune a prévalu d’appeler un Sautour27 Croix Bourguiguonne, & représenter l’Apostre S. André portant devant luy une Croix blazonnée en Sautour en Escosse28,& en Bourgogne. Voire qu’elle est ainsi qu’authorisée pour estre à l’advenir la marque des Estandards & Drappeaux des Espagnols & Flamands, reconnus en France sous le nom de Bourgognons.”

Au traité d’Arras, fait entre Charles VIII, roi de France et Philippe, duc de Bourgogne, le 21 septembre 1435, il est dit:

«Que mondit Seigneur de Bourgogne d tous ses féaux suiets & autres qui par cy-devant ont porté en armes l’Enseigne de mondit Seigneur, c’est a scavoir LA CROIX DE SAINCT ANDRIEUX, ne seront point contraints de prendre autre enseigne en quelconque Mandement ou Armes qui soient en ce Royaume, ou dehors, soit en presence du Duc ou de ses Connestables, soient a ses gages, Soudoyers ou autrement. »

Il résulte donc des explications fournies par cet auteur qui vivait au commencement du XVIIe siècle, que c’est à tort, que Saint-André est représenté avec une croix en X puisqu’il est mort attaché à un tronc d’arbre; que ce même saint est bien le patron de l’ordre de la Toison d’or, mais que la même croix, qui est appelée croix de Bourgogne, n’est pas l’emblème de ce pays. Il le prouve en citant Enguerran de Monstrelet qui écrivit en 1406

que Monsieur Louis de France, Duc d’Orléans. (contre lequel Jean «Duc de Bourgogne querelloit le Gouvernement du Royaume pour l’indisposition du Roy Charles Sixieme) donna le premier jour de la dicte année pour estrenne à ses Amis & Familiers de petits BASTONS d’OR NOUEUX ET RABOTTEUX, qu’il avait prins pour devise & pour âme et légende d’icelle IE LENVIS, pour donner à cognoistre qu’il aurait le dessus dudict Jean de Bourgogne, qui pour contrecarrer le Duc d’Orléans prit le rabbot pour la sienne & pour âme ces deux mots HIC HOUD, qui signifie en «français JE LE TIENS, pour demonster au Duc son nepveu, que son rabbot uniroit & applaniroit ses bastons noueux, c’est à dire,qu’il se maintiendroit en son authorité pres de la personne du Roy & mesme par la force. Deslors ledict Jean de Bourgongne (depuis «surnommé le Mauvais) prit pour devise, tant en sa monnaye que drappeaux & Bannieres Deux bastons noueux passez en Sautoir & sur le mitan d’iceux un rabbot. Son manteau Ducal, sur sa sépulture aux Chartreux pres Dijon est semé de ladite devise, que les Archiducs Comtes de Flandres ont a présent en leur monnoye d’Or & d’Argent.”

Jean de Bourgogne fut l’inventeur de cette croix que Favyn dit être bretessée et passée en sautoir. Son arrière-petit-fils, l’empereur Charles-Quint en fit un nouvel ordre dit de la Croix de Bourgogne, institué en 1535 pour le royaume de Tunis après en avoir chassé le corsaire et pirate Ariadène. La décoration était composée d’une croix de Bourgogne, le rabbot au mitan.

Les armoiries luxembourgeoises de l’époque bourguignonne brochent sur deux bâtons noueux pareils passés en sautoir. On les voit aussi sur les monnaies et sur la grille forgée du balcon du palais grand-ducal. La clef de voûte du choeur de l’église St-Michel à Luxembourg, construite en 1519, est décorée à la croix de Bourgogne chargée d’un chaînon de la Toison d’or. A Arlon on conserve une pierre provenant de l’ancien Hôtel-de-Ville, sur laquelle on voit le même dessin. Voici une reproduction assez naïve de cet emblème sculptée sur une clef de voûte de l’ancienne chapelle (devenue plus tard l’église) de Saint-André à Aspelt. Cette chapelle avait été construite en 1514 par Anne de Kempt, veuve de Valérin de Busleyden, en son vivant receveur général et conseiller.

La croix n’y est pas écotée, mais on reconnaît le chaînon de la Toison d’or et les flammes. (Voir la description du collier).

Le Steffenstein, qui se trouvait à côté de la route de Bittbourg et qui marquait la frontière entre cette prévôté et le comté de Vianden était marqué d’une croix au – dessus et … aussy d’une aultre croix de Bourgoigne du costel vers midy.29

Dans le record du Mont-Saint- Jean ou Dudelange (1575) il est dit qu’au Boudersberg la limite de la seigneurie longeait deux vieux chênes, le premier desquels est marqué d’une croix de Bourgogne.30

Le même emblème, un sautoir chargé d’un chaînon de la Toison d’or, se trouve sur un écusson qui décore une ancienne croix du XVIe siècle sur les hauteurs en face d’Altwies en Lorraine, à côté du chemin de Preisch.

Il y a au Musée d’Arlon une taque datée de 1750, sur laquelle on voit un écu à la croix de Bourgogne chargée d’un chaînon du collier de la Toison d’or.31

Voici, d’après Favyn, la description du collier de la Toison que nous voyons sur plusieurs taques du Musée (Espagne, Mansfelt). «Le grand collier dudict Ordre est composé de doubles fuzils entrelazés de pierres et cailloux estincelans des flammes de feu, au bout duquel pend sur l’estomac une Toison, le tout d’or esmaillé selon l’art. Ces fusils sont deux à deux joints ensemble, représentants comme deux double B, lettres qui signifient Bourgogne entremeslez de cailloux, pour remarquer les armes des anciens Roys de Bourgogne du noble sang de France; ces cailloux sont entourez d’estincelles & de flammes de feu, qui estoit la devise dudict Duc de Bourgogne & pour âme d’icelle ANTE FERIT, QVAM FLAMMA MICET.”

J’ajoute les noms de quelques membres de l’ancienne famille de Luxembourg qui ont été faits chevaliers de l’ordre de la Toison d’or:32

  • Au premier chapitre de l’ordre, tenu à Lille en 1430:
    • Pierre de Luxembourg, comte de Saint-Pol;
    • Jean de Luxembourg, comte de Ligny.
  • Au quatrième chapitre, tenu à Bruges en 1433:
    • Jean, bâtard de Luxembourg seigneur de Haubourdin.33)
  • Au chapitre tenu à Bruges en 1467:
    • Jacques de Luxembourg, seigneur de Richebourg.
  • Au chapitre tenu à Valenciennes en 1473:
    • Jean de Luxembourg, comte de Marie.
    • (Engelbert, comte de Nassau).
  • Au chapitre de Bruges tenu par l’empereur Maximilien en 1478:
    • Pierre de Luxembourg, comte de Saint-Pol;
    • Jacques de Luxembourg, seigneur de Fiennes.
  • Ont encore été faits chevaliers sous Philippe-le-Beau:
    • Claude de Neufchâtel, seigneur de Fay, gouverneur de Luxembourg.
    • Christophe, margrave de Bade, idem.
    • Jacques de Luxembourg, seigneur de Fiennes.
    • Jean de Luxembourg. seigneur de Ville.
  • Sous Charles-Quint:
    • Jacques de Luxembourg, comte de Gaure, seigneur de Fiennes;
    • René de Chalon, prince d’Orange et de Nassau;
    • Pierre- Ernest, comte de Mansfelt.
    • Pierre de -Werchin, sénéchal du Hainaut, gouverneur de Luxembourg.
  • Sous Philippe II:
    • Guillaume de Nassau, prince d’Orange, seigneur de Breda; Flods, comte de Berlaymont.

L’image de Notre-Dame de Luxembourg possède un collier qui lui a été légué par le gouverneur comte d’Autel, décédé en 1716.

19. Fragment d’une plaque aux armoiries de Charles-Quint.

Le Musée d’Arlon possède un exemplaire complet et bien conservé de cette plaque qui est d’ailleurs la plus ancienne de sa collection34. Elle est datée de 1545. L’écusson de l’ancien empire germanique d’or à l’aigle éployée de sable portant sur l’estomac l’écusson des anciens archiducs d’Autriche de gueules à la fasce de sable y broche sur une croix de Bourgogne. Il est supporté à dextre par un griffon et à senestre par un lion regardant. Le fragment que nous possédons laisse voir le lion et les bouts de la croix de Bourgogne.

Cette plaque portait la devise de Charles-Quint:

Da X mihi X virtutem X conira X hostes X iuos X

20. Plaque aux armes du duché de Luxembourg.

Hauteur, 1,05; largeur 0,87.

L’écusson luxembourgeois brochant sur une croix de Bourgogne et accosté de deux chaînons de la Toison d’or.

21. Plaque de fourneau aux armes du comte de Mansfelt.

Hauteur, 1,00; largeur 0,60.

Millésime 15’64.

Monogrammes: deux M dont le trait du côté gauche porte des signes qui pourraient laisser deviner les lettres P et E (Pierre-Ernest, prénoms du comte).

L’écu est surmonté d’une couronne à i6 perles et trois fleurons, chaque fleuron composé de trois perles. Il est entouré du collier de la Toison d’or. L’écu des comtes de Mansfelt est le suivant:

écartelé, à un fasce de huit gueules, et d’argent à six losanges de gueules, 3 et 3 rangés en fasce, accotés et aboutés,- au 2 de sable à l’aigle d’argent; au 3 d’azur au lion d’or, couronné de même, à la bande échiquetée de gueules et d’argent brochant sur le lion.

Au bas de la plaque on voit deux fois la reproduction des armoiries de l’ancienne famille d’Everlange accompagnées des initiales N E: D’azur à la fasce d’argent accompagnée de deux étoiles à 5 rais d’or, une en chef et une en pointe. Casque couronné; cimier: un buste d’homme sans bras. Cette maison s’est éteinte en 1815.

Pierre-Ernest, comte et ensuite prince de Mansfeld35, né en 1517, seigneur de Heldrungen, chevalier de la Toison d’or, maréchal des armées d’Espagne, gouverneur-général du duché de Luxembourg etc., décédé le an mai 1604 et inhumé à Luxembourg. Au musée lapidaire de Luxembourg- on voit le cénotaphe.

Le musée d’Arlon possède une taque aux. armes du comte de Mansfelt, datée de 1551. Dans l’encadrement se trouvaient les divers quartiers de la famille. L’exemplaire est devenu très fruste.36

Feu M. Arendt possédait une taque (0.46 X 0.70) datée de 1564 et représentant les armoiries du comte Pierre-Ernest de Mansfelt et de sa seconde femme Marie de Montmorency (à la croix cantonnée de 16 alérions).

De tous les gouverneurs de Luxembourg, Mansfelt est celui qui y a laissé le plus de souvenirs et dont le nom est encore populaire. Il fut un prince somptueux et protecteur des arts. On regrettera toujours la destruction du palais qu’il s’était fait construire à Clausen en 1563.

Le 9 janvier 1546, au chapitre tenu à Utrecht, Charles-Quint lui avait conféré l’ordre de la Toison d’or.

22. Taque de cheminée aux armes royales d’Espagne. (Philippe II.)

Hauteur, 1,00; largeur, 1,50.

Devise: DOMINVS MIHI ADIVTOR.37)

Millésime 159… (5)

Assez bien conservée; fendue.

L’écusson royal est supporté par deux lions et est entouré du collier de la Toison d’or.

Le sujet quoique variant, est très fréquent dans le pays et il serait impossible d’en énumérer tous les exemplaires. Millésimes 1572 et

La taque de notre Musée est remarquable par ses dimensions. Au bas on remarque trois fois la croix en sautoir (X) qui se trouve sur de nombreuses plaques.

23. Taque cheminée aux armes royales d’Espagne.

Hauteur, 0,8.1; largeur, 0,95.

Devise: DOMINVS MIHI ADIVTOR.

Millésime 1603.

Armoiries sous la couronne royale et entourées du collier de la Toison d’or.

Supports: deux lions.

Cette taque n’est pas rare non plus. Généralement elle est datée de 1608.

L’exemplaire de notre Musée et un autre, conservé au Musée de Nancy38, sont cependant de 1603.

Cette taque a été fondue sous le règne de l’Archiduc Albert d’Autriche et de l’infante Isabelle-Claire-Eugénie (fille de Philippe II), auxquels la souveraineté des Pays-Bas, avait été transmise le 6 mai 1598 sous la clause de retour à l’Espagne au cas où leur mariage resterait stérile.

24. Plaque à l’écusson des ducs de Bar.

Hauteur, 0,77; largeur, 0,52.

Cette plaque est très curieuse. Les Ornementations qui entourent l’écusson sont en relief, tandis que le milieu de la pièce présente le moule obtenu par l’empreinte du modèle dans la fonte même.

La maison éteinte des comtes et ducs de Bar portait: D’azur semé de croix recroisettées au pied fiché d’or; à deux bars adossés du même brochant sur le tout.

N. B. Cet écusson ressemble beaucoup à celui de l’ancienne maison éteinte de Fischbach qui était de gueules semé de croisettes recroisettées au pied fiché d’or, sans nombre, à deux truites adossées du même. A Fischbach il y avait des forges qui, vers 1800, fabriquaient beaucoup de taques. On en voit plusieurs au château de ce lieu, qui appartient à S.A.R. Mme la Grande-Duchesse. La marque des forges de Fischbach observée sur les taques est la suivante: un poisson accompagné des lettres BACH.

25, 26, 27. Taques de cheminée aux armes de France.

Hauteur, 0,80; largeur, 0,95.

Millésime 1683.

Trois exemplaires, dont cieux très bien conservés.

Les armes de France sur un écu oval, surmonté de la couronne royale et entouré des colliers des ordres de Saint-Michel (fondé par Louis XI) et du Saint-Esprit (fondé par Henri III).

« L’ordre de Saint-Michel, « l’ordre du roi », fut par Louis XIV, en 1665, ramené à cent membres. L’insigne consista, dès lors, en une croix d’or émaillée de blanc, cantonnée de fleurs de lis, présentant au centre l’effigie de Saint-Michel, et suspendu à un large ruban noir porté en sautoir ou en écharpe. Il fut décerné à des artistes, des savants, des administrateurs et des commerçants, et des pensions v furent attachées. Il conférait la noblesse. Le cordon de Saint-Michel, qui récompensait les grands talents était la plus enviée des distinctions. Mais pour l’obtenir, il fallait être catholique, et; jusqu’à la fin, les chevaliers furent astreints à des prières, des offices et des cérémonies”. Au Musée d’Arlon se trouve une taque aux armes de France entourées du collier de l’ordre de St-Michel; millésime 1623.39

«Quant à l’ordre du Saint-Esprit, créé le 31 décembre 1578, il est ainsi nommé en commémoration de la double grâce qu’Henri III, roi de France et de Pologne, reçut de Dieu le jour de la Pentecôte en 1573, qu’il fut élu roi de Pologne et grand-duc de Lithuanie, et en 1574 qu’il fut appelé au gouvernement de la couronne très chrétienne. Les obligations religieuses qu’imposent les règles de l’ordre sont strictes: tous ceux qui y sont reçus sont tenus de réciter chaque jour un office spécial, de dire un chapelet d’un dizain, et de réciter au lever des prières particulières. L’insigne est un collier d’or fait de fleurs de lis, de chiffres enlacés de noeuds, et de trophées d’armes, auquel pend une croix d’or émaillée de blanc, ornée dans les angles de fleurs de lis d’or et portant, au centre, d’un côté une colombe, et, de l’autre, la marque de l’ordre de Saint-Michel: car tout chevalier du Saint-Esprit doit d’abord être reçu de Saint-Michel, ce pourquoi il est qualifié commandeur des ordres du roi. Le collier est pour les grands jours; à l’ordinaire, la croix est suspendue à son ruban bleu clair, porté d’abord au col, puis en écharpe. Le nombre des chevaliers ne devait point excéder et n’excéda jamais cent, bien moins par la rigueur des preuves de noblesse exigée, car elles n’étaient que de trois races paternelles, que par la jalousie des gens de la Cour et la volonté des rois de maintenir et de garder le prestige d’un ordre le plus envié qui fût en Europe.”40)

Les armes de France, trois fleurs de lys d’argent sur champ d’azur sont entre toutes les plus simples et les plus décotives à la fois. Elles sont simples comme la qualification dont les rois faisaient suivre leur nom «Roy de France et de Navarre», ce qui change singulièrement des innombrables titres que l’Empereur et les autres souverains de l’époque portaient dans les pièces officielles.

Les taques aux armes royales de France sont particulièrement nombreuses dans le pays et elles datent toutes de l’époque de Louis XIV, lequel eut sous sa domination le duché de Luxembourg de 168.4 à 1697. Les autres souvenirs héraldiques de cette époque française de notre pays sont devenus plus rares; dans la ville il ne doit guère y en avoir d’autre que cette pierre sculptée (millésime 1687) que l’on voit rue de la Congrégation encastrée dans le bâtiment du couvent de Ste-Sophie.

Le Roi-Soleil est venu en personne à Luxembourg et il fit son entrée dans la ville le 21 mai 1687, accompagné du Dauphin, du marquis de Louvois et de Racine. Le maréchal de Boufflers, alors gouverneur de la place, fit la réception. La visite royale dura jusqu’au 29 mai.41)

De la même époque datent les plaques sur lesquelles figure tout simplement le soleil héraldique, c’est à dire l’astre représenté comme un visage humain entouré de douze ou seize rayons, dont la moitié droits et l’autre moitié ondoyants alternativement.

L’auteur de ce travail possède une belle taque de Louis XIV portant sa devise NEC PLVRIBVS IMPAR et la couronne royale surmontée du soleil héraldique.

M. Jules Florange de Paris me communique la photographie d’une médaille faisant allusion à la prise de Luxembourg par Louis XIV. Comme cette pièce est peu connue je voudrais en donner la description:

QUOD LIBET LICET (Tout m’est permis). Louis XIV debout à gauche tourne à son gré, en faisant un signe du doigt, un globe terrestre qu’il tient sur la pointe de son épée; à gauche on voit le bombardement de Gênes, à droite la forteresse de Luxembourg, où flotte le drapeau français. Revers ELIGE (Choississez). Bras tenant une épée et une branche d’olivier sort de derrière un rideau. — Le roi de France veut imposer au roi d’Espagne une suspension d’armes. — Étain, 59 mm. — Un ouvrage anonyme, intitulé Nouveaux intérêts des princes de l’Europe et paru en 1689 à Cologne chez Pierre Marteau, contient de curieuses considérations politiques sur la prise de Luxembourg par le roi de France.42

Le Musée de Luxembourg possède une autre médaille sur la prise de la ville en 1689. La tête de Louis XIV entourée de l’inscription LUDOVICUS MAGNUS REX CHMSTIANISSIMUS. Revers: SECURITAS PROVINCIARUM. Une femme assise tenant de la main gauche une couronne murale. L’écusson luxembourgeois, les remparts de la forteresse. En dessous: LUCEMBURGUM CAPITUM M.DC. LXXXIV. — Bronze, 4o mm. Gravée par J. Maujan dont on connaît une centaine de médailles de l’époque.

28. Plaque provenant d’un seigneur de Hollenfels.

Hauteur, 0,50; largeur, 0,35.

Fragment d’une plaque de fourneau assez bien conservée.

Au milieu, dans un écu oval, le chiffre des PP. Jésuites: le monogramme de Jésus IHS surmonté d’une croix. L’écu est accompagné de deux roses.43

En haut on lit les lettres suivantes: S V TINNER H Z H, ce qui veut dire Sebastian von Tinner, Herr zu Hollenfels. Ce gentilhomme, d’origine badoise sans doute, fournit le dénombrement pour la seigneurie de Hollenfels, le 18 juin 162444. Il était capitaine au service d’Espagne, portait le titre de conseiller des margraves de Bade et était leur grand-bailli dans le comté de Roussy et dans les seigneuries de Rodemack et d’Useldange. Par un acte de fondation de 1629 et par testament du 8 mars 1633, il a affecté une somme de 3200 dahlers à 30 sols pièces, monnaies du pays, à la fondation de trois bourses d’études au séminaire à ouvrir à Luxembourg par les PP. Jésuites45. Ses relations avec cet ordre sont donc encore manifestées par la taque que je viens de décrire. En 1622 il en avait fait fondre une autre46 dont voici la reproduction.

L’inscription a retenu son nom, son titre et ses armoiries, ainsi que celles de sa femme (Marie de Hohenstein, + en 1628), de sa mère et de sa belle-mère (de Taly).

A l’église de Tuntange se trouve une «piéta en marbre blanc qui fut offerte par le capitaine de Tynner et qui porte son blason: d’or à un bouc de gueules passant sur une terrasse de sinople.

29. Taque de cheminée aux armes des barons de Zandt.

Hauteur, 0,95; largeur, 1,10.

Un exemplaire de cette plaque, conservé à Eich, porte, d’après M. Fischer le millésime 1684.

Ecusson oval dans un cartouche décoratif: coupé, étanché de deux pièces et deux demi-pièces.

Couronne comtale.

Supports: deux lions regardants. Bien conservée.

M. Fischer attribue cette laque aux barons Zandt de Hoengen et indique comme métal et émail de l’écu d’argent sur sable. On connaît les barons de Zandt en Bavière et les barons de Zandt de Barlo dans l’arrondissement de Düsseldorf. Ces deux familles portaient un écusson pareil à celui de notre taque, mais les Bavarois portaient de sable et d’argent, et la branche de Barlo portait d’azur et d’argent.

Au XVIIe siècle il y avait des seigneurs de Messancy appartenant à la famille de Boengen, dits de Wassenbourg, mais dont les armoiries sont encore différentes de celles qui figurent sur notre taque.

Voici la reproduction d’une plaque de cheminée assez fréquente dans le pays, qui représente les armoiries d’une autre famille de Zandt.

Zandt von Merl: de gueules à trois lions d’argent, lampassés et couronnés d’or, rampant à senestre.

Brietzkv, famille originaire de Magdebourg, fixée dans le pays de Trèves en la personne de Caspar Fréderic von Britzke, conseiller intime de S.A.E. de Trèves, lieutenant-colonel, commandant de Coblence, bailli à Grimburg, décédé en 1685: d’argent à une étoile à six rais de gueules.

Ferdinand Zand de Merl, seigneur de Lissingen,+1711.
X
Marie Claudine d’Ahr, dame d’Antweiler.
Charles-Gaspard de Britzky, seigneur de Weiskirchen.
X
Dorothée-Françoise de Metzenhausen.
Charles-Antoine Zandt de Merl de Lissingen X Anne-Marie-Elisabeth de Britzky, dame de Weiskirchen.

La taque a été fondue à MINNIGWEILER en 1 738.

30. Taque aux armoiries du seigneur d’Ansenbourg.

Hauteur, 0,70; largeur, 0,78.

Bien conservée.

Le n° 737 de l’Inventaire analytique des archives du château d’Ansenbourg, par Mr. le Dr. N. van Werweke47 porte: 1681, 8 août. Madrid. — Patentes de noblesse pour « Thomas Marchant, seigneur haut justicier d’Ansembourg, Septfontaine et Kaller en partie, le plus ancien eschevin de la ville de Luxembourg, natif de Habay. fils légitime de Hubert Marchand, vivant maistre de forges au dit Habay et de Petronelle Tabolet ».

Armes: «Au 1e et 4e d’argent au lion de sable armé, couronné d’or et lampassé de gueules; au 2e et 3e aussi d’argent à une erse de sable; heaume ouvert, grillé et liseré d’or; bourlet et hachements d’argent et de sable, et pour cimier un lion naissant conforme à celui au blason de l’escu”. — Original. Parchemin. Sceau et signature de Charles II.

Ce sont ces armoiries qui sont reproduites sur la taque.

L’ancienne maison d’Ansenbourg, issue de la chevalerie luxembourgeoise, était éteinte en ce moment-là; elle portait d’or au lion de gueules couronné de même. Les armes primitives de la famille de Marchant sont d’argent à la herse de sable.48

Thomas de Marchant est décédé à l’âge de 50 ans, le 29 octobre 168149. avait été maître de forge à Dommeldange et ses descendants ont occupé une position importante dans l’industrie métallurgique de notre pays au XVIIIe siècle.

M. Fischer50 avait rencontré une taque pareille chez M. le professeur Mathieu de Waha.

31. Taque aux armoiries accolées de Marchant d’Ansenbourg et de Velbruck.

Hauteur, 0,80; largeur, 0,95.
Millésime 1736.
Bien conservée.

Thomas de Marchant, écuyer, seigneur d’Ansenbourg, Septfontaines et a.I., avait obtenu des patentes de baron, dd. Vienne, 10 décembre 1728 et signées par l’Empereur Charles VI; ces patentes lui accordaient aussi la permission d’ajouter à son titre de baron encore le nom d’une seigneurie quelconque lui appartenant. Armes: les mêmes qu’antérieurement, mais ornées d’un bonnet de baron et ayant pour supports deux léopards d’or, tenant chacun une bannière aux émaux de l’écu avec changement de bourlet en couronne perlée.”

Du mariage du baron de Marchant et d’Ansenbourg avec Anne-Marie de Neuforge (fille de Louis, conseiller d’État aux Pays-Bas, député du cercle de Bourgogne à la diète de Ratisbonne, et de Marie-Germaine d’Anethan) est né le baron Lambert-Joseph, lequel épousa en 173451 Anne-Catherine-Adrienne, comtesse de Velbruck, baptisée le 25 août 1714 dans la collégiale de Notre-Dame à Düsseldorf, fille de Maximilien-Henri, chancelier de l’Electeur de Jülich-Berg, et de Marie-Anne, baronne de Wachtendonck, nièce du baron de Wachtendonck, feldmaréchal des armées de S.M.I. et C.52

C’est en souvenir de ce mariage que la taque a été fondue. Les comtes de Velbrück portaient d’argent à la fasce d’azur.

Par patentes dd. Vienne, premier octobre 174953, Marie-Thérèse accorda à Lambert-Thomas, baron de Marchant et d’Ansenbourg, le titre de comte; il obtint la dignité de comte du St-Empire par patentes dd. Vienne, 16 juillet suivant.54

Cette taque se trouve également à la collection des forges d’Eich. On y voit aussi une autre de 1757 portant les mêmes armoiries.

Sur le portail de la cour du château moderne d’Ansenbourg ont voit l’écusson de la Famille seigneuriale et celui des comtes de Velbruck.

32. Armoiries des familles de Blochausen-de Piret.

Hauteur, 0,77; largeur. 0,93.

Je suis heureux de savoir cette taque de cheminée assez rare et bien conservée dans la collection du musée.

de Blochausen (famille originaire de Soumagne, pays de Liège, anoblie au XVIII’ siècle, barons au XIXe siècle):

Le chef mi-parti: au 1er de gueules au lion au, naturel, la queue fourchue et passée en sautoir; au 2e d’azur à une couronne d’or; en pointe d’argent à un tilleul de sinople, feuillé au naturel, accosté de deux fleurs de lys d’azur.

de Piret; D’argent à un arbre arraché de sinople accoste de deux quintefeuilles de gueules et accompagne eu pointe d’une quintefeuille de même.

Sur cette taque ces deux armoiries sont réunies sous un casque couronné, avant pour cimier un lion naissant. Les lambrequins sont très développés. Au-dessous des armoiries se trouve l’aigle de l’ancien Empire-Germanique.

Cette plaque ressemble beaucoup à une autre aux armes des familles de Piret et de Poschet, qui est conservée au musée d’Arlon55. Les Pirets (Pieret, Pierré) étaient seigneurs de Saint-Ode.

Jean-Pierré, seigneur de Saint-Ode et maître de forge à (Colmar-)Berg. 1671.56

Antoine Piret était frère de Thomas Piret, écuyer, seigneur du Châtelet. Il avait épousé Jeanne-Thérèse Poschet, laquelle s’est remariée avec Servais Gauthier, écuyer, seigneur de Ste -Marie, veuf en 1706. Suivant un accord, dd. Luxembourg, 12 janvier 1706, ce dernier céda la forge de Berg à Suzanne-Lambertine et Marie-Antoinette Piret, enfants mineurs, nés du premier mariage.57

Suzanne-Lambertine de Piret épousa Jean-Baptiste de Blochausen lequel prit le titre de maître de forge de Berg.

Vers la fin du XVIIe siècle, Antoine Piret a abandonné à la suite d’une convention avec le maître des forges d’Ansenbourg sa forge au village de Kozbick, à un quart de lieue des forges d’Ansenbourg, auxquelles cette usine faisait du tort.58

Les deux taques, celle (l’Arlon et la nôtre, sont intéressantes pour plusieurs familles dont la généalogie remonte aux mariages de Piret-Poschet et de Blochausen-de Piret. De ce dernier sont issus:

  1. Jean – François de Blochausen, avocat au conseil de Luxembourg, décédé en 1786. Il est le père de Joseph de Blochausen et le beau-père de François, baron de Heddesdort, et de Hubert-Joseph Collard de Fischbach.
  2. Jean-Mathias de Blochausen, seigneur de Rollingen, Larochette et Meinsberg (Sierck)59, célibataire, décédé en 1780. .fane-Marie-Madeleine de Blochausen, née vers 1710, décédée à Luxembourg, le 18 septembre 1745, mariée à René-Louis chevalier de Geisen, seigneur de la Markvogtei de Diekirch, de Reckingen, Hassel, Bettingen et Limpach, décédé le 22 novembre 1771. Leur fille Marthe-Louise épousa Jean-Charles-Adam, marquis de Villers.
  3. Marie-Adelgonde de Blochausen, épousa, le 8 juin 1750, François de Maringh. Mme Thomas de Marchant de Dommeldange, née Anne-Marguerite Bidart, décédée en 1668, fille de Thomas Bidart, admodiateur d’Ansenbourg, descendait par sa mère de la même famille Piret.- (Voir l’article précédent.)

On trouvera quelques renseignements sur les familles de Piret et de Poschet dans Le Bois Saint-Hubert, par M. E. Bercet60. Cet auteur analyse un document qui, en 1696, mentionne Jeanne-Hyacinthe Poschet, épouse de Thomas Piret, écuyer, seigneur haut-justicier du Châtelet. Il y aurait donc eu deux alliances entre les deux familles. En 1702 Philippe-Joseph Poschet, maître de forges du pont de Sain, fit enregistrer ses armoiries à Avesnes comme suit: «Porte d’Azur à un chevron d’or, accompagné de trois étoiles de six raiz de même, deux en chef et une en pointe”61. On les voit sur la taque d’Arlon.

33. Plaque de foyer aux armoiries accolées Schenck von Schmitbourg — von Ingelheim zu Mespelbrun.

Hauteur, 0,68; largeur, 0,79.

Plaque d’un effet très décoratif; assez bien conservée.

Couronne comtale. Supports: deux chevaux à la bride flottante. La même taque se trouve au Musée d’Arlon62 et dans la collection de l’auteur de cet inventaire, à Mondorf-les-Bains.

Cet objet héraldique se rattache à un mariage conclu en 1710; il doit dater de cette époque et sortir d’une forge du Trévirois.

Louis-Philippe, seigneur d’Ingelheim, lieutenant-colonel impérial, avait épousé Marie- Ottilie Echterin, baronne du St.-Empire et de Mespelbrunn, dernière du nom Leur fils François-Adolphe-Théodore, comte du St.- Empire et d’Ingelheim, Echter von und zu Mespelbrunn, châtelain de Kreuznach et Vierfelden, comte palatin, Vicedom au Rheingau, conseiller aulique de S.M.I., président à Wetzlar (1659— 1741), eut de son mariage (1683) avec Ursule Kämmerin de Worms, baronne du St.-Empire et de Dalberg, (1668-1730) vingt-deux enfants parmi lesquels: Anselme-François, cardinal, prince-évêque de Würzbourg et duc en Franconie; Antoine-Théodore-Charles, évêque de Trèves et de Liège; Jean-Philippe, fils cadet, lequel fut comte-régnant à Ingelheim et fit souche.

Le cinquième enfant de François-Adolphe-Théodore, Marie-Christine-Sophie, comtesse du St- Empire et d’Ingelheim, Echterin von und zu Mespelbrunn, née en 1687, épousa en 1710 Guillaume Schenk et seigneur de Schmidtburg. C’est en souvenir de ce mariage que la taque a été fondue. Les portraits à l’huile de ces époux se trouvent actuellement .dans la galerie de M. le comte d’Ingelheim, au château d’Ingelheim, près de Geisenheim – s.- Rhin.

En février 1914, S.A.R. la Grande-Duchesse a reçu à Luxembourg M. le comte d’Ingelheim, chambellan héréditaire du duché de Nassau. M. le baron de Puttkammer de Bettendorf avait épousé en premières noces une comtesse d’Ingelheim.

Les armoiries de cette famille sont: écartelé; aux 1 et 4 de sable à la croix échiquetée d’or et de gueules (Ingelheim); aux 2 et 3 d’azur à la bande d’argent chargée de trois anneaux de gueules (Mespelbrunn).

Schenk von Schmitbourg: De sable à un fermail en losange d’argent, incrusté de rubis et de saphirs, l’ardillon eu fasce, la pointe à dextre. Cette famille occupait dans l’Electorat de Trèves la dignité d’échanson héréditaire.63

Dans le receuil héraldique d’Ungeschick, conservé à la bibliothèque nationale à Luxembourg, on voit une ancienne gravure aux mêmes armoiries de Lothaire-Charles-François-Joseph baron Schenk von Schmitburg, Jur. 9 sept. 1731, ad Cap. 10 Julii 1737, OberChor Bischof 13. April. 1751; elles sont entourées des quartiers:

OrsbeckSchmitburg
Dalberg
Ingelheim

A la collection des forges d’Eich et chez M. Neuberg64 on voit une taque fondue aux forges de la QVINTE (près de Trèves), qui, sous une seule couronne réunit les armoiries d’Orsbeck et des Schenk de Schmitburg (commencement du XVIIIe siècle). Les d’Orsbeck, maison westphalienne éteinte le 6 janvier 1711 (Rietstap): portaient d’or au sautoir de gueules, cantonné de 4 feuilles de nénuphar d’azur ou de sinople. Les comtes de Kesselstadt ont relevé ces armoiries.

MM. Siebenaler65 et Fischer66 se sont occupés d’une autre plaque de cheminée aux armes des Schenck von Schmitburg. Elle se trouve dans la propriété de la famille d’Hannoncelles, à Crépy-lez-Metz, et représente un chevalier bardé de fer. Cet objet a déjà été décrit.

Au XVIIIe siècle les Schenk von Schmitburg étaient seigneurs de Wolckringen.

34. Taque armoriée, non déterminée.

Hauteur, 0,30; largeur. 0,80.

Couronne à neuf perles. Dans un cartouche magnifique du style Louis XV, on voit deux écus de forme ovale. Il s’agit évidemment d’une alliance, mais j’ignore les noms des familles dont les armoiries y sont reproduites.

L’écu du mari. Parti: au I d’azur à trois étoiles à 5 rais, 2 et 1; au 2 d’argent au lion de

L’écu de la femme. D’argent à trois tours de …,2 et 1.

Soit dit en passant que les comtes de Saint-Ignon (Siebenaler, p. 31)) portent de gueules à trois tours et que Mme de Pompadour portait d’azur à trois tours.

Cette taque est très-bien conservée. Elle doit dater de vers 1750.

Un exemplaire pareil se trouve au Musée de Metz.

M. Emile Metz à Mondorf possède une taque pour la fabrication de laquelle on s’est servi du même modèle: mais les armoiries avaient été enlevées auparavant et remplacées par trois fleurs de lis mal ordonnées. 1-2.

35. Taque de cheminée à l’image de Notre-Dame de Luxembourg.

Hauteur, 1,27; largeur, 1,15.
Millésime 1708.

L’image de la Consolatrix afflictorum une couronne roule laquelle est portée par deux anges.

Cette taque vient de l’ancienne poste de Luxembourg- ville; elle se trouvait dans la cheminée du bureau de M. le directeur. L’image de la Vierge et les figures ont été bronzées. Don du Gouvernement.

Les taques à l’image de Notre-Dame de Luxembourg ne sont pas rares dans le pays, surtout à cause de la popularité du pélérinage. Elles sont généralement bien conservées. Il y a aussi de nombreuses variantes67. Beaucoup d’entre elles sortaient de la forge de Haller.

J’ajoute un détail moins connu. Dans le pays, plusieurs auberges avaient pris comme enseigne l’image de Notre-Dame: à Sanem (XVIIe siècle); à Frisange sur la route postale (milieu du XVIIIe siècle); etc.

36. Plaque de cheminée au Phénix.

Hauteur, 0,93; largeur, 0,93. Il y manque un coin.

Inscription: FLAMES SONT FLEVRS OV IE REPREN MA VIE.

Le Phénix est un oiseau fabuleux des Grecs qui vivait plusieurs siècles. Son plumage était incomparable, de couleurs vives et en partie doré. Il se construisait un hucher avec des plantes (lieurs) aromatiques, l’allumait et se faisait consumer pour renaître de ses cendres, rajeuni et doué d’une vie nouvelle.

Le symbole du phénix était particulièrement sympathique à François I, roi de France68. Quelques familles le portent dans leurs armoiries et le hucher y est appelé «une immortalité». Sur le portail de l’église d’Elvange-lez-Mondorf on trouve ce chronogramme:

BIS RENOVATA DOMVS
TIBI SIT SACRATA IOANNES
VT PHOENIX VIAX NASCISCVIT
E CINERE

La maison princière de Hohenlohe a fondé l’ordre du Phénix.

Il n’y a pas une autre taque qui soit aussi répandue dans le Bon- Pays et dans la région de Thionville que celle-ci. J’en connais au moins une cinquantaine d’exemplaires. Ils sont tous d’une conservation et d’une exécution parfaites et je crois ont été fondues du temps de la première République française, où tout emblème héraldique et religieux était interdit. Mais il est probable que la taque soit copiée d’après un modèle datant de l’époque de la Renaissance. Car M. le Dr. E. Coliez, père, de Longwy, me communique la photographie d’une plaque d’un dessin absolument identique, mais le Phénix y est enlevé et remplacé par un écusson; inscription: DLE A.C. HVSSON . Mse. DE . FORGE. 1688. Mlle Anne-Catherine Husson était maîtresse de forge à Villerupt. Elle épousa Charles d’Haraucour, marquis de Chamblay.

37. Fragment d’une plaque de fourneau.

Hauteur, 0,26; largeur, 0,30.

XVIIme siècle. La scène manque. Il n’en reste plus qu’une partie du cartouche portant l’explication:

DER SCHILD
WILL MEINE BEIDE
EN ZV EIGNEN
VOB DERKEVA4. (?)

38. Pannonceau aux armes de l’ancien Empire-Germanique.

Hauteur, 1,10; largeur. 0,94.

Ce bel objet appartient à la section des taques69 parce qu’il est coulé en fonte. Mais il se distingue de celles-ci en ce que les creux du côté opposé répondent aux reliefs de la surface, ce qui en diminue considérablement le poids.

Polychrome. D’or à l’aigle éployée de sable, becquée et membrée d’or, languie de gueules, chaque tête diadémée d’or. — Les anciens auteurs héraldiques prétendent que de toutes les aigles la noire est la plus noble.

Provient de l’ancienne forteresse (Époque autrichienne).

39. Chenets.

Un chenet, vieux modèle; hauteur 0,40; décors Renaissance. Deux paires de chenets à la tête de sphynx; grand modèle.

Très fréquents.

  • Un chenet à la tête de sphynx; modèle plus rare.
  • Un chenet à la tête de sphynx; petit modèle.
  • Une paire de chenets au buste de Napoléon Ier décoré de la Légion d’honneur.70

N.B. Au couvent de Marienthal j’ai vu une paire de chenets d’un modèle très rare. Ils sont décorés d’un chat accroupé près du feu.

40. Crémaillères.

Le Musée possède quatre crémaillères mais qui n’ont rien de remarquable.

N.B. Le recueil héraldique d’Ungeschück (bibliothèque nationale de Luxembourg) donne l’écusson d’une famille von der Tecke (Tâk !) meublé d’une crémaillère dosée en pal.

Supplément.

Les armoiries qui décorent le poêle rond installé dans la salle d’attente de l’hôtel du Gouvernement et dont j’ai donné la description sub 1. Plaque de fourneau au millésime 1541, sont celles de Guillaume Labbaye, médecin à Luxembourg, fils de Nicolas, receveur des douanes à Vienne, et de son épouse Marie-Gabrielle Souroux, fille de S. Souroux maître de forge à Rodange.71

FIN

  1. ED:Dr. phil. Otto Johannsen. Die technische Entwickelung der Herstellung gusseiserner Ofenplatten. (Stahl und Eisen, Düsseldorf, 1912; no 9, p 341. []
  2. ED:Le plus ancien manteau de cheminée de notre région date du XIIIme siècle et se trouve dans le Musée de M. le baron de Gargan à la citadelle de Rodemack. Il provient de la maison des pêcheurs du couvent de Rettel et ses sculptures en relief représentent les emblèmes de cette corporation. Un écusson présente deux crochets passés en sautoir et chargés d’une ancre posée en pal. L’Empereur a demandé la reproduction de cette cheminée pour la Hochkoenigsburg. — Le manteau de cheminée armorié d’Autel, que MM. Jules Vannérus et Siebenaler ont décrit dans les Annales d’Arlon, mérite toute notre attention. — M. Léon Germain a publié une étude très intéressante: Inscriptions de cheminées; Nancy, 1895. []
  3. ED:Taque à l’écusson de Jean-Math. Masius, échevin d’Echternach, e691, au Musée d’Arlon {Siebenaler, p. 131. []
  4. ED:La plus ancienne plaque de ce genre m’est signalée par M. le Dr Coliez, père. D’après son inscription elle a appartenu à François de Poupigny, commissaire de l’artillerie en 1554. Ses armoiries y sont deux fois reproduites; l’écusson est tenu par deux artilleurs et est à la fasce accompagnée de trois canettes, 1-2. Dans la partie de la plaque on voit les armes de France, entourées du collier de St.-Michel et accostées de deux grenades. []
  5. ED:Dans Eiserne Ofenplatten, le Dr. Herrmann Wedding (Wernigerode 1893) a reproduit une plaque des environs de l’an 1605, représentant le siège de Béthulie et quatres figures de guerriers de l’histoire ancienne. Parmi ceux-ci IVSTINIANVS, qui tient un écusson chargé de trois couronnes, 2—1. (Planche IV). []
  6. ED:Taques. Description de Plaques de Foyer et de Fourneau observées dans le Pays Luxembourgeois par Jos. Fischer-Ferron. Luxembourg, s.d. []
  7. ED:Taques et Plaques de Foyer. Arlon, 1908. (Extrait des Annales de l’institut archéologique du Luxembourg; tome XLIII. []
  8. ED:Dr. Kassel Ofenplatten und Plattenöfen im Elsass. Strassburg, 1903 ; p.4 []
  9. ED:ibidem. []
  10. ED:Ce cliché est tiré d’un article qui résume la conférence faite par M. le directeur J. Lasius – Lünen, le 9 décembre 1911, à Düsseldorf: Die Darstellungen auf alten gusseisernen Ofenplatten vom Standpunkte des Kunsthistorikers betrachtet. (Stahl und Eisen, 1912, N° 13, PP. 519-526). — Le Verein deutscher Eisenhüttenleute dont le siège se trouve à Dusseldorf, possède une collection de 800 exemplaires de plaques et de fourneaux provenant de toutes les parties de l’Allemagne, du Luxembourg, de la Belgique, de l’Est de la France, de la Hollande, d’Angleterre et des États scandinaves. []
  11. ED:Barsch. Eifila illustrata, I, 1, p. 19-21. []
  12. ED:Dr. Kassel. Op. Cit. P.5. []
  13. ED:Au même château, dans la cheminée de la pièce qui précède la salle de billard, on voit in situ une plaque aux armes de Lannoy soutenues par deux génies, sommées d’une couronne baronniale et entourées du collier de la Toison d’or. Au-dessus de la couronne : PAR LES FERONS, 1639. — Cette plaque a été offerte à Claude de Lannoy, seigneur puis comte de la Motterie, chevalier de la Toison d’or, du conseil suprême de S. C. M., mestre-de-camp-général de ses armées aux Pays-Bas, gouverneur de Maastricht, puis de Namur, lequel épousa en secondes noces Claudine, baronne d’Eltz et de Clervaux, fille et héritière de Godefroid d’Eltz et d’Elisabeth de Heu, baronne de Clervaux. M. le Dr, Coliez possède une belle plaque de fourneau représentant dans un écu écartelé les armoiries de Mme de Lannoy : aux 1 et 4 d’Eltz (d’argent au chef de gueules au lion d’or mouvant du coupe); aux 2 et 3 de Heu (de gueules à une bande d’argent chargée de trois coquilles de sable). []
  14. ED:P. 170. []
  15. ED:Dr. Kassel, pp. 5-6, mentionne un ouvrage très rare, paru en 1564 chez Pierre Schmid à Mulhouse: Holzkunst, Verzeichniss der Figuren und neuwen öfen… []
  16. ED:J. Florange. Aperçu historique sur Apach et ses forges. Paris, 1910; pp. 19-23. — Il y a une autre plaque très décorative et bien exécutée portant les mêmes armoiries et le millésime 1685. []
  17. ED:Mathias Bieringer, curé définiteur de Perl (1680 – 1719). Une pierre tombale de 1787, au cimetière de Perl, donne les armoiries parlantes de cette famille: d’azur à trois poires d’or. []
  18. ED:Fischer reproduit cette plaque à la page 102 []
  19. ED:Meditationes Reuerendissimi patris et dni Johanis de Turrecremata, Ouvrage mis en vente dernièrement à Munich au prix de 7000 Mark. []
  20. ED:Quaemadmodurn desiderat cervus ad fontes aquarunt, ita desiderat anima mea ad te, Deus. – Sitivit anima mea ad Deum fontem vivum, quando veniam et apparebo ante faciem Dei? (Psaume 41). []
  21. ED:Willibrord Scheffer, né à Luxembourg le 3 octobre 1700, profès le 14 septembre 1721; prêtre le 23 septembre 1724; abbé le 21 avril 1738; béni par Lothaire de Nalbach le 9 novembre suivant; décédé le 29 octobre 1762. (Renseignements dus à l’obligeance de M. le chanoine Dr Lager, de Trèves). Joseph-Wilibrord Scheffer, son neveu, fut curé de Dalheim jusqu’à la révolution. []
  22. ED:Baron de Thomassin de Montbel, Monteville de Lorraine, Nancy, 1908; pp 88,89 []
  23. ED:No 288 du 14 octobre 1912. []
  24. ED:Page 10. []
  25. ED:Le Théatre d’honneur et de chevalerie ou l’Histoire des Ordres militaires: Paris, MDCXX. Tome second; pp. 919 et suivantes. (Dans ma collection.) — A la page 1351 l’auteur prétend descendre de Conrad Favyn, gentilhomme allemand, natif de Trèves, lequel vint au service de Louis XI, roi de France, après la bataille de B le gagnée contre les Suisses au mois d’août 1444. Armes: d’or à la croix d’azur, chargée en coeur d’un croissant d’argent et cantonnée de quatre aigles droits et tournés de sable, couronnés, armés et lampasses de gueules. Tenants: deux sauvages. Cimier: l’aigle de l’écu. []
  26. ED:op. cit., p. 955. De Feller. Biographie universelle, 1848 ; T. IV., p 60. []
  27. ED:Sautoir []
  28. ED:Au XVIme siècle. Jacques V avait établi en Écosse l’ordre de Saint-André du-Chardon. On voit l’insigne de chevalier au Musée de Nancy. Sur la face: St-André ; au revers : un chardon. Devise : NEMO ME IMPUNE LACESSIT. []
  29. ED:Jules Vannerus Le Comté de Vianden au comencement du XVIIme siècle (Ons Hemecht, 1910. []
  30. ED:Kohn. Monographie de la Seigneurie de Dudelange ou de Mont-Saint-Jean. 1894 ; p.265. []
  31. ED:Siebenaler, p. 63. []
  32. ED:La Toison d’or par le Bon H. Kervyn de Lettenhove, président de l’exposition de la Toison d’or (Bruges, juin—septembre 1907). Bruxelles, G. van Oest & Cie 1907. []
  33. ED:En 1620 Favyn a vu ses armoiries parmi celles des autres chevaliers de la Toison d’or sur les chaires dans la chapelle ducale à Dijon. « Le Bastard de S. Pol, .Sieur de Haut-bourdin. De Luxembourg tourné. Cimier: Bassinet antique au Dragon tourné d’argent. (P. 959. []
  34. ED:Siebenaler, p.145. []
  35. ED:Cf. Emile Didderich, Le comte P.E. de Mansfelt représentant le roi d’Espagne comme parrain au baptême du duc Henri II de Lorraine. Ons Hémecht, 1912. []
  36. ED:Siebenaler, pp. 81-83. []
  37. ED:Dominus mihi adjutor, et ego despiciam inimicos meas. — Dominus mihi adjutor, non timeo ; quid facid mihi homo ? (Psaume 117 []
  38. ED:Journal de la Société d’archéologie lorraine, 1896. P. 47. []
  39. ED:Siebenaler, p. 49. []
  40. ED:Frédéric Masson, Rubans et plaques de l’ancien régime. (Annales politiques et littéraires, t. LVI, 1911 ; pp. 583 —584 []
  41. ED:cf. Dr J. Peters. Sebastian Franz de Blanchart und seine Luxemburger Chronik, (Extrait des Publ. XLVI ; pp. 54-55 du tiré-à-part. []
  42. ED:Tome II, pp. 76 et suivantes. []
  43. ED:Dans la rue des Tanneurs à Pfaffenthal on voit ce même monogramme accompagné de deux roses sur la clef de voile d’une porte. []
  44. ED:P. Ruppert. Les archives du Gouvernement. Luxembourg, 1910; p. 178. []
  45. ED:P. Brück Les bourses d’études, 1882-1907; pp. 950-965. []
  46. ED:Siebenaler, pp. 21-22 — Fernand Donnet. Notes sur quelques seigneurs de Hollenfels. Tiré-à-part de Ons Hemecht, 1913. Emile Diderrich. Notes relatives au (sic) seigneurs de Hollenfels, XVIIe siècle. Tiré-à-part de Ons Hemecht, 1912. []
  47. ED:Publications de la Section Historique, volumes XLVII et XLVIII. []
  48. ED:Voir à ce sujet les illustrations de l’article Jacques Marchant de Couvin, par Dom Thierry Réjalot, O.S.B. (Annales de la Société archéologique de Namur, 1908, première livraison.) — Jacques Marchant, curé et doyen de Couvin, auteur connu, s’est distingué par sa science et sa piété. Il mourut en 1648. Pierre Marchant, son frère, né à Couvin, s’était fait recollet et fut élevé aux premières charges de son ordre. — Ces deux personnages appartiennent à la famille de Marchant d’Ansenbourg. []
  49. ED:Dr. N. van Werveke. O. cit.; ms 739. []
  50. ED:P. 67. []
  51. ED:Ibidem, n° 1015 []
  52. ED:Ibidem, n° 1027 []
  53. ED:Ibidem, n° 1060 []
  54. ED:Ibidem, n° 1063 []
  55. ED:Siebenaler, pp 31-32. []
  56. ED:Ansembourg ; analyse n° 670. []
  57. ED:Ansenbourg; analyse n° 918. []
  58. ED:Ansenbourg; analyse n° 963. []
  59. ED:Jules Florange, La seigneurie et les seigneurs de Meinsberg; 1896. []
  60. ED:Mémoires de la Société d’archéologie d’Avesnes, 1910; Pp. 300-308. []
  61. ED:Même volume, p. 345 []
  62. ED:Siebenaler; pp. 113-115. []
  63. ED:Dans l’Électorat de Trèves le comte d’Eltz était maréchal héréditaire; le comte de Kesselstadt chambellan héréditaire; le comte von der Leyen écuyer-tranchant héréditaire; le seigneur de Schmitburg échanson héréditaire. []
  64. ED:Fischer, P. 69. []
  65. ED:P. 28 []
  66. ED:Pp. 49,50 []
  67. ED:Il y en a une au musée d’Arlon, Siebenaler, p. 135 – Fischer, p 97. []
  68. ED:Siebenaler, p. 131. []
  69. ED:Les plaques tombales en fonte, comme on en voit par exemple au cimetière de Fischbach (famille Collart) appartiendaient également à cette section. []
  70. ED:Le Musée de Metz possède une taque représentant Napoléon Ier à cheval. []
  71. ED:Renseignements donnés par M. Charles Schaack. []