JM:Introduction (au blason) [fr]

Anmerkung DE: Der folgende Text ist nicht aus meiner Feder, sondern eine Abschrift eines Textes von Joseph Martin aus dem Jahre 1824. Er ist nicht gerade eine Sternstunde der heraldischen Didaktik, zeigt aber den Übergang von Ménestrier zu späteren Darstellungen.

Chapitre premier. Abrégé du blason en vers techniques.

Le blason, composé de différents émaux, n’offre que cinq couleurs, deux pannes, deux métaux, et les marques d’honneur qui suivent la naissance, distinguent la noblesse, en font la récompense, or, argent, sable, azur, gueules, sinople, vair, hermine au naturel, et la couleur de chair, chef pal, bande, sautoir, fasce, barre, bordure, chevrons, pairle, orle et croix de diverse figure, et plusieurs autres corps, nous peignent la valeur, sans métal sur métal, ni couleur sur couleur.

Supports, casque cimier, cri de guerre, devise, colliers, manteaux, honneurs et marques de l’église, sont de l’art du blason les pompeux ornements, dont les corps sont tirés de tous les éléments, des astres, les rochers, fruits, fleurs, arbres et plantes, et tous les animaux de formes différentes, servent à distinguer les fiefs et les maisons, et des communautés composent les blasons.

De leurs termes précis énoncez les figures, suivant qu’elles auront de diverses postures. L’écusson plein échoit en partage à l’aîné; Tout autre doit briser, comme-il est ordonné.

Chapitre II: de l’art du blason en général.

Le blason est l’art d’expliquer, en termes propres, tout ce qui a rapport aux armoiries.

On entend par le mot armoiries des figures ou marques d’honneur, composées de figures et de couleurs fixes et déterminées, qui servent à marquer la noblesse et à distinguer les familles qui ont droit de les porter.

On nomme ces figures, ou marques, armoiries, parce qu’ordinairement on les portait sur les armes, sur le bouclier, sur la cotte d’armes, sur les bannières et pennons1, et parce que c’est à la guerre et dans les tournois qu’elles ont commencé.

Le mot blason signifie une chose proclamée à son de trompe, et vient de l’allemand blasen, qui signifie sonner de la trompe, parce que ceux qui se présentaient aux tournois portaient une trompe pour appeler les gardes du pas, et pour leur présenter leurs armoiries pour marque de leur noblesse.

Les figures qui entrent dans les armoiries peuvent se réduire à quatre espèces:

  1. Celles de tous les corps que l’on nomme naturels, et qui peuvent être sensibles à la vue: comme les astres, les plantes, les animaux, les éléments, les pierres;
  2. Les figures artificielles, qui sont l’ouvrage des hommes, comme les bâtiments, les ustensiles, les instruments de guerre, de chasse; les outils des divers ouvriers, etc.;
  3. Les figures que l’on nomme héraldiques, qui se font par des traits diversement tirés sur l’écu on la cotte d’armes;
  4. Les figures de caprice, comme sont certains monstres chimériques, tels que les hydres, les harpies, les centaures, les sirènes, etc.

Chapitre III. Des différentes espèces d’armoiries.

On distingue neuf espèces d’armoiries:

  1. de souveraineté;
  2. de prétention;
  3. de concession;
  4. de communauté;
  5. de patronage;
  6. de famille;
  7. d’alliance;
  8. de succession;
  9. de choix.
  • I. Les armoiries de souveraineté sont celles que portent constamment les empereurs, les rois et les autres souverains: elles sont regardées comme annexées au territoire, aux Etats aux provinces de ceux qui les portent.
  • II. Les armoiries de prétention sont celles des droits que les souverains prétendent avoir sur certains royaumes, sur certaines provinces, etc.: en vertu de cette prétention, ils ajoutent à leurs armoiries celles de ces pays, quoiqu’ils ne les possèdent pas. (Avant l’an 1800, le roi d’Angleterre portait les armes de France, écartelées de celles d’Angleterre, n’eût aucune possession dans le royaume de France.)
  • III. Les armoiries de concession, ou d’augmentation d’honneur, sont des armoiries entières, une ou plusieurs figures accordées par le prince, en récompense de quelque service signalé.
  • IV. Les armoiries de communauté sont celles des archevêchés, évêchés, villes, universités, sociétés, compagnies et corporations.
  • V. Les armoiries de patronage sont celles que les gouverneurs de province, les intendants, les châtelains, ajoutent à celles de leur famille, comme une marque de leur supériorité, de leurs droits et de leur juridiction.
  • VI. Les armoiries de famille, ou paternelles, sont celles qui appartiennent à une maison et la distinguent des autres: quiconque les prendrait sans y être autorisé commettrait un délit.
  • VII. Les armoiries d’alliance sont celles que les familles et les particuliers joignent aux leurs, pour désignes les alliances qu’ils ont contractées par mariage. Quelquefois ces sortes d’armoiries sont sur le même écu, et quelquefois elles sont à part ce dernier cas a lieu lorsque celui qui les porte a épousé une héritière.
  • VIII. Les armoiries de succession sont celles que prennent des particuliers par suite des héritages qu’ils ont faits, soit par la volonté testateur, soit par substitution, soit par donation, et qu’ils placent dans les leurs. Ces armoiries, qui multiplient les titres de famille, sont utiles et nécessaires et non de pure fantaisie, comme bien des personnes se l’imaginent.
  • IX. Les armoiries de choix sont celles que prennent, par caprice ou par orgueil, des personnes riches, sans avoir aucun droit légitime de les porter: quelquefois ils y sont autorisés par le souverain.

Les parties essentielles des armoiries sont au nombre de quatre:

  1. l’écusson ou écu;
  2. la couleur;
  3. les charges;
  4. les ornements.

Chapitre IV. Le champ de l’écu.

Le champ de l’écu est la partie où sont représentées les figures qui forment la cotte d’armes:

La cotte d’armes est la casaque que les chevaliers, les hommes d’armes mettaient autrefois par-dessus leurs cuirasses. Les hérauts en portent encore. On dit proverbialement qu’un homme a tourné casaque pour dire qu’il a changé de parti.

Les figures ou marques de distinction étaient placées sur les écus avant qu’on les représentât par la peinture sur les bannières étendards, pavillons et sur la cotte d’armes.

Les champs des écus ont différentes formes suivant les temps et les lieux.

  • L’écu est carré, long, un peu arrondi et pointu sur le milieu, pour les Français;
  • l’antique était triangulaire et penché.
  • L’écu des Italiens, surtout pour les ecclésiastiques, est de forme ovale.
  • Celui des Allemands est en cartouche2.
  • L’écu des Espagnols est arrondi par le bas.
  • L’écu des demoiselles, veuves, dames de haute naissance, mariées à de simples gentilshommes a la forme d’un losange3.

Dans la science héraldique, c’est-à-dire dans la science des armoiries et du blason, on distingue dans l’écu neuf points différents qui servent à déterminer avec exactitude la position des figures dont il est chargé. Ces neuf points sont indiqués dans la figure n 1.

  • A indique le chef de droite, ou dextre.
  • B indique le chef du milieu.
  • C indique le chef de gauche, ou senestre.
  • D indique le point honorable.
  • E indique le centre de l’écu.
  • F indique le nombril de l’écu.
  • G indique la base de droite.
  • H indique la base du milieu.
  • I indique la base de gauche.

Le côté droit et le côté gauche d’un écu correspondent à la main droite et à la main gauche de la personne qui le regarde.

Chapitre V. Des couleurs, ou émaux.

Les diverses couleurs dont le champ et les figures de l’écu peuvent être revêtus sont au nombre de sept.

  • Le jaune, qui, dans les armoiries des princes, se nomme soleil; dans celles des pairs, topazes, et dans toutes les autres, or.

    Cette couleur est désignée par des points qui couvrent tout le champ de l’écu. (Voy. fig. 2.)

  • Le blanc. Cette couleur se nomme lune dans les armoiries des princes; perle dans celles des pairs, et dans toutes les autres, argent4. Cette couleur se représente pour un champ entièrement nu. (Voyez fig. 3.)
  • Le rouge. Cette couleur se nomme Mars dans les armoiries des princes; rubis dans celles des pairs, et gueules dans toutes les autres.

    On désigne la couleur rouge par des lignes perpendiculaires tirées du chef de l’écu à sa’ base. (Voyez fig. 4.)

  • Le bleu. Cette couleur se nomme Jupiter dans les armoiries des princes; saphir dans celles des pairs, et azur dans toutes les autres.

    La couleur bleue se désigne par des lignes horizontales menées de l’un des flancs de l’écu à l’autre. (Voy. fig. 5.)

  • Le pourpre. Cette couleur se nomme Mercure dans les armoiries des princes; améthiste dans celles des pairs, et pourpre dans toutes les autres.

    On désigne la couleur pourpre par des lignes diagonales tirées du chef gauche de l’écu à sa base droite. (Voyez fig. 6.)

  • Le vert: Dans les armoiries des princes, cette, couleur se nomme Vénus; dans celle des pairs, émeraude, et dans toutes les autres sinople.

    On désigne cette couleur par des lignes diagonales tirées du chef droit de l’écusson à sa base gauche. (Voyez fig. 7.)

  • Le noir. Dans les armoiries des princes, cette couleur se nomme Saturne; dans celles des pairs, diamant, et dans toutes les autres, sable.

    On désigne la couleur noire par des lignes perpendiculaires et par des lignes horizontales qui se croisent. (Voyez fig. 8.)

  • A ces sept couleurs généralement adoptées, les Anglais ajoutent l’orangée et la sanguine. Ils désignent l’orangée par des lignes diagonales tirées du chef gauche à la base droite de l’écu, et croisées par des lignes horizontales; et la sanguine par des lignes qui se croisent diagonalement du chef gauche de l’écu à sa hase de droite, et du chef de droite à sa base de gauche. (Voyez fig. 9.)

    Le nom général de ces couleurs est celui d’émaux, parce qu’on les émaillait sur les armes; ainsi, la plaque que portaient les hérauts d’armes et les poursuivants, avec les armes du prince dont ils étaient les hérauts, s’imprimait émail.

    Chapitre V. Des fourrures, ou Pannes

    (Voyez l’explication du mot pannes à la table alphabétique des termes du blason.)

    Les fourrures représentent les peaux velues de certains animaux préparées pour doubler ou garnir les habillements des grands personnages d’un Etat: comme anciennement le champ des écus était couvert de peaux fourrées, elles sont admises dans l’art héraldique.

    Les fourrures sont an nombré de deux:

    1. l’hermine, qui est un champ d’argent moucheté dé sable; ces mouchetures se terminent par trois pointes. (Voyez fig. 105.
    2. Le vair, dont le nom est celui d’un petit animal (en latin varus), se désigne par des peaux blanches et bleues, taillées en forme de petits écussons placés par rangées, opposés les uns aux autres, de manière que la base de ces petits écussons blancs est toujours à côté de la base du petit écusson bleu. (Voyer fig. 11.)

    Le vair comprend ordinairement six rangées; s’il y en a plus ou moins, on doit énoncer leur nombre, et s’il y a quelque différence dans les couleurs, on doit aussi les désigner.

    On lui donne le nom de contre-vair lorsque les petits écimions sont placés base contre base et couleur sur couleur.

    Les hermines peuvent être de toutes les couleurs usitées en armoiries; mais alors il faut, en blasonnant, spécifier ces couleurs, et dire, par exemple, cette maison porte de gueules, de sinople, de sable, et à mouchetures d’hermine, d’or, d’argent, etc.

    Chapitre VII. Des lignes qui divisent le champ de l’écu.

    Les champs des écus peuvent être d’une seule couleur; ou de plusieurs: ceux qui ne sont que d’une seule couleur, c’est-à-dire ceux dont une même couleur, un même métal, une même fourrure, couvre le champ dans toute l’étendue de sa face se nomment champs d’une couleur prédominante; ceux au contraire qui sont couverts par plus d’une couleur, d’un métal, ou d’une fourrure, sont divisés par des lignes qui prennent différents noms analogues à leurs formes.

    Les lignes qui divisent le champ de l’écu sont ou droites, ou courbes; il y a quatre sortes de lignes droites:

    1. La ligne perpendiculaire. (Voyez fig. 12.)
    2. La ligne horizontale. (Voyez fig. 13.)
    3. La ligne diagonale de droite. (Voy. fig. 14.)
    4. La ligne diagonale de gauche. (Voyez fig. 15.)

    Parmi les lignes courbes, on distingue:

    1. La ligne dentelée. (Voyez fig. 16.)
    2. La ligne engrenée. (Voyez fig. 17.),
    3. La ligne ondée. (Voyez fig. 18.)
    4. La ligue nébulée. (Voyez fig. 19.)
    5. La ligne à crénelures droites. (Voy. fig. 20)
    6. La ligne à crénelures obliques. (Voyez fig. 21)
    7. La ligne dentée. (Voyez fig. 22.)
    8. La ligne danchée. Voyez fig. 23.)
    9. La ligne en lambel. (Voyez fig. 24.).

    Le principal motif qui a fait employer ces sortes de lignes dans l’art héraldique, c’est qu’elles servent à différencier, les armoiries; car, par le secours de ces lignes, un écu chargé d’un chef dentelé diffère autant d’un écu chargé d’un chef ondé, que si l’un portait une fasce, et l’autre une bande.

    Lorsque les divisions produites sur le champ d’un écu par une ligne perpendiculaire, forment deux parties égales, on dit qu’il est partagé en pal; lorsqu’il est partagé en deux parties égales par une ligne diagonale de droite, on dit qu’il est partagé par bande droite; lorsqu’il est partagé en deux parties égales par une ligne diagonale de gauche, on dit qu’il est partagé par bande gauche.

    Lorsque le champ d’un écu est partagé par les lignes en quatre parties égales, on dit qu’il est écartelé.

    Le champ de l’écu peut être écartelé de deux manières:

    1. il peut être écartelé par une croix, formée par une ligne perpendiculaire, et par une autre horizontale, lesquelles, en se croisant au centre de l’écu, le partagent en quatre parties égales;
    2. il peut être, écartelé par deux lignes diagonales, l’une de gauche, l’autre de droite, qui se croisent au centre du champ de l’écu, et le partagent aussi en quatre parties égales.

    Le champ de l’écu peut se diviser en un plus grand nombre de parties, pour y placer les armes des diverses familles, auxquelles une personne est alliée. Ces divisions comprennent quelquefois depuis six jusqu’à trente, quarante et cinquante quartiers; mais ces nombreuses divisions rendent l’écusson très-compliqué, et très-difficile à déchiffrer.

    Chapitre VIII. Des charges.

    Tout ce qui peut être placé dans le champ d’un écu, soit qu’il le couvre tout entier, soit qu’il n’en couvre qu’une partie, se nomme charges.

    Les charges d’un écu se divisent en charges:

    • honorables ordinaires,
    • en sous-ordinaires
    • et en communes ordinaires.

    Les charges honorables ordinaires ne sont formées que par des lignes qui, selon leur forme et leur disposition, reçoivent différents noms: ou en compte ordinairement neuf:

    1. Le chef;
    2. Le pal;
    3. La bande de droite;
    4. La bande de gauche;
    5. La fasce;
    6. La barre;
    7. Le chevron;
    8. Le sautoir;
    9. La croix.

    § I. Du chef.

    Le chef est ordinairement terminé par une ligne droite horizontale; lorsque la ligne qui le termine n’est pas droite, on doit la désigner.

    Le chef occupe la partie supérieure de l’écu dont il remplit le tiers quelquefois il est plus petit et n’en occupe que le quart; mais on ne doit jamais placer métal sur métal, ni couleur sur couleur.

    Dans la figure 23, le champ est sinople, à chef ondé or.

    § II. Du Pal.

    Le pal est ordinairement formé par deux lignes perpendiculaires tirées du chef de l’écu à sa base.

    Le pal occupe ordinairement le tiers du champ de l’écu; mais quelquefois il est plus petit de moitié et même de plus.

    La figure 26 représente un champ argent à pal de gueules.

    § III. De la Bande.

    La bande est ordinairement formée par deux lignes diagonales, tirées du chef de droite de l’écu, à sa base de gauche.

    La bande occupe la cinquième partie du champ lorsqu’il n’est pas chargé; dans le cas contraire elle en occupe le tiers.

    Les diminutifs de la bande sont la bandelette, qui est de moitié moins large; la cotice, qui n’est que le quart de la bande, et le ruban, qui en est la huitième partie.

    Dans la figure 27, le champ est or et la bande pourpre.

    § IV. De la Bande de gauche, ou senestre.

    La bande gauche, ou senestre, ressemble à celle dont on vient de parler, excepté que les lignes sont tirées en sens opposé.

    Parmi les diminutifs de la bande senestre, on distingue le bâton, qui ne doit jamais s’étendre d’un bord de l’écu à l’être.

    Dans la figure 28, le champ est gueules et le bâton or.

    § V. De la Fasce.

    La fasce est enfermée entre deux lignes horizontales, dans le milieu de l’écu, dont elle occupe le tiers.

    Dans la figure 29, le champ est argent, à fasce sable.

    §VI. De la Barre.

    La barre ne diffère de la fasce qu’en ce qu’elle n’occupe qui la cinquième partie du champ de l’écu.

    Lorsque le champ contient un nombre pair de barres de métal et de couleur alternées, on le nomme barré, et l’on désigne le nombre de pièces.

    § VII. Du Chevron.

    Le chevron représente les branches de deux compas ouverts et placés parallèlement; il n’occupe que la cinquième partie du champ de l’écu, et il a des diminutifs.

    Dans la figure 30, le champ est hermine, à chevron argent.

    § VIII. Du Sautoir.

    Le sautoir est formé par une bande de droite et par une autre de gauche, qui se croisent au milieu du champ de l’écu, dont il contient la cinquième partie, lorsqu’il n’est pas chargé; il n’en contient que le tiers lorsqu’il est chargé.

    Dans la figure 31, le champ est or à sautoir azur.

    § IX. De la Croix.

    La croix est ordinairement formée par la rencontre de deux lignes perpendiculaires, et de deux lignes horizontales, qui se coupent à angles droits.

    La croix occupe la cinquième partie du champ, et le tiers dans le cas contraire.

    Dans la figure 32, le champ est argent et la croix sinople.

    § X. Des différentes sortes de Croix.

    On distingue vingt-quatre sortes de croix:

    1. La croix engrelée, fig. 33.
    2. La croix pattée, fig. 34.
    3. La croix alezée, fig. 35.
    4. La croix potencée, fig. 36.
    5. La croix ancrée, fig. 37.
    6. La croix vidée, fig. 38.
    7. La croix gringolée, fig. 39.
    8. La croix chargée en coeur, fig. 40,
    9. La croix cablée, fig. 41.
    10. La croix à queues d’hermine aboutées, fig. 42,
    11. La croix écotée, fig. 43,
    12. La croix recroisetée, fig. 44.
    13. La croix fleurdelisée et billetée, fig. 45.
    14. La croix pommetée, fig. 46.
    15. La croix grecque, fig. 47.
    16. La croix de Lorraine, fig.48
    17. La croix recroisetée à double, fig. 49
    18. La croix échiquetée, fig. 50.
    19. La croix fourchetée, fig. 51.
    20. La croix tréflée, fig. 52.
    21. La croix frétée, fig. 53.
    22. La croix losangée, fig. 54.
    23. La croix perronnée, fig. 55.
    24. La croix givrée, fig. 56.

    Voyez à la table alphabétique, l’explication de tous ces termes.

    Chapitre IX. Des figures sous-ordinaires.

    Les figures sous-ordinaires principales sont au nombre de neuf:

    1. Le giron, de figure triangulaire formé par deux lignes, dont l’une est tirée diagonalement de l’un des angles de l’écu à son centre, et l’autre horizontalement d’un côté de l’écu, et se rencontrant au centre avec la première.

      Lorsque le champ de l’écu est couvert de girons, on dit qu’il est gironé.

      La figure 57 présente un champ or à giron azur.

    2. Le franc-quartier; c’est un carré qui, dans l’écu, occupe le quartier supérieur de droite.
    3. Le canton: ce carré est un peu plus petit que le franc-quartier, et occupe ordinairement le coin droit supérieur de l’écu; mais il peut aussi occuper le coin gauche: dans ce cas, on doit le spécifier en blasonnant.
    4. Le pairle: cette figure est formée par la moitié supérieure du sautoir et par la moitié inférieure du pal; elle ressemble à la lettre Y.
    5. Le fret: cette figure représente un sautoir très-étroit, avec un macle au centre. (Voyez fig. 58.)

      Lorsque dans le fret il y a plus de huit pièces, on doit les spécifier en blasonnant.

    6. La pile: cette figure est une espèce de coin formé par deux lignes droites qui se rencontrent à leurs extrémités. Ordinairement, ces lignes sont tirées du chef de l’écu à sa base; mais elles peuvent être aussi tirées dans une autre direction.
    7. L’orle: sa figure est celle d’une bordure, mais elle est moins large. (Voyez fig. 59.)
    8. Le trécheur: ordinairement cette figure est moins large de moitié que l’orle. En général le trécheur est fleuri et contre-fleuri. (Voyez fig. 6o.).
    9. Les gouttes: elles sont rondes à leur partie supérieure et se terminent en pointe.

      Les gouttes prennent divers noms relatifs à leur couleur;

      • pour le jaune, on dit goutte d’or;
      • pour le blanc, on dit goutte d’eau;
      • pour le rouge, on dit goutte de sang;
      • pour le bleu, on dit goutte de larmes, etc.

    Les pièces dont on a parlé dans les deux derniers chapitres sont toutes nominées honorables, parce que plusieurs maisons illustres n’ont dam leurs armoiries que ces pièces simples.

    Chapitre X des charges communes:

    Les figures qu’on désigne sous le nom de charges communes sont en trop grand nombre pour qu’on puisse en faire l’énumération complète; il suffira de faire mention des plus remarquables, et d’indiquer leurs rapports généraux.

    1. Quelques-unes de ces figures, telles que le soleil, la lune, les étoiles, les planètes, etc., dénotent la gloire, la puissance, la grandeur, etc.
    2. D’autres, telles que les lions, les léopards, les tigres, les serpents, les cerfs, etc., dénotent le courage, la force, la prudence, l’activité, etc.
    3. L’art de la guerre a fourni au blason les hersés, les catapultes, les tours, etc.

      Le blason s’est encore enrichi des produits de l’imagination, tels que les centaures, les griffons, les hydres, les dragons, les sirènes, etc.

    4. Les figures d’animaux sont plus honorables que celles des oiseaux, et ces dernières le sont plus que celles des poissons.
    5. Toutes ces figures ont leurs attributs généraux et particuliers, ou des épithètes qui désignent leurs qualités, leurs positions, etc.

    Pour les corps célestes, on dit: Le soleil est dans sa gloire; il est levant, couchant, éclipsé, etc.

    Pour les animaux, on dit du lion, qu’il est rampant, lorsqu’il s’élève sur ses deux jambes de derrière; il est rampant gardien, lorsque, dans la position dont on vient de parler, sa tête est tournée de côté; il est passant, lorsqu’il marche; il est couchant, lorsqu’il est étendu sur son ventre, etc.

    Lorsque le cerf marche très-rapidement, il est élancé; les oiseaux sont éployés, lorsque leurs ailes sont étendues, etc.

    Les poissons sont nageant ou plongeant, selon que leur corps est placé horizontalement ou perpendiculairement.

    Les arbres sont écotés, ébranchés, arrachés, etc.

    Voyez la table alphabétique.

    Chapitre XI. Des ornements extérieurs de l’écu.

    Les ornements extérieurs qui accompagnent ou qui entourent l’écu ont été inventés pour désigner la naissance, la dignité, les emplois des personnages qui les portent.

    Les ornements de l’écu sont en usage pour les ecclésiastiques comme pour les laïques: les principaux sont au nombre de huit:

    1. La couronne;
    2. Le casque;
    3. Les manteaux
    4. Le chapeau;
    5. Le torils;
    6. Le cimier;
    7. Le rouleau;
    8. Les supports;

    § Ier. De la Couronne.

    La couronne est un ornement qui se porte sur la tête; il y en a de plusieurs espèces:

    1. La tiare: c’est un bonnet haut et rond, qui enfile les trois couronnes papales: il est surmonté d’un globe terminé par une croix. (Voyez fig. 61.) La tiare a deux pendants comme la mitre: les clés du pape se posent en sautoir sous la tiare.
    2. La mitre des archevêques et des évêques: celle de ces derniers n’a pas la couronne ducale. (Voyez fig. 62).

      La marque de dignité des cardinaux, des archevêques, sont la croix et le chapeau.

      Les chapeaux des cardinaux sont rouges; celui des archevêques et des évêques est vert.

      Anciennement le chapeau de cardinal n’avait qu’une seule houppe, liée sous la pointe de l’écu, et puis deux, une de chaque côté. Aujourd’hui on leur en donne quinze, treize aux archevêques et onze aux évêques

    3. La couronne impériale est un bonnet ouvert par le milieu avec une couronne et deux pendants. (Voyez fig. 63.)
    4. Le turban est fait d’une longue pièce de toile ou de taffetas, qui est roulée et entrelacée autour d’un bonnet; il est entouré d’une bande d’hermine, enrichi de perles et de pierreries, orné, d’aigrettes et surmonté d’un croissant. (Voyez fig. 64.)
    5. La couronne du roi de France est fermée d’un double cintre, enrichi de pierreries, qui porte une fleur-de-lis; il y a aussi des fleurs-de-lis tout autour du cercle d’en bas.
    6. La couronne ducale est faite de feuilles d’ache ou de persil, c’est-à-dire de fleurons refendus. Le bas est formé d’un cercle d’or, bordé d’hermine, enrichi de pierres précieuses et de perles. (Voyez fig. 65.)
    7. La couronne de marquis est formée d’un cercle d’or avec une bordure d’hermine; elle est entremêlée de fleurons et de perles, placés alternativement d’égale hauteur, en forme pyramidale. (Voyez fig. 66.)
    8. La couronne de comte est formée d’un cercle d’or avec une bordure d’hermine; elle est surmontée de huit rayons pyramidaux, terminés par de grosses perles: des fleurons sont placés alternativement entre les rayons, mais plus bas. (Voyez fig. 67.)
    9. La couronne de vicomte est un cercle d’or à bordure d’hermine, surmontée d’une rangée de perles en nombre indéterminé, tandis que, pour la couronne de baron, le nombre en est fixé. (Voyez fig. 68.)
    10. La couronne de baron ne diffère de celle de vicomte qu’en ce qu’elle n’a que six perles. (Voyez fig. 69.)

    §II. Du Casque.

    Le casque servait à garantir la tête des chevaliers.

    On le portait sur la cotte d’armes, comme son principal ornement et comme la véritable preuve de noblesse.

    Les casques des souverains étaient d’or bruni, ou damasquiné; ceux des princes et des seigneurs étaient d’argent doré, ornés d’argent; ceux des chevaliers étaient d’acier argenté, et ceux des simples gentilshommes étaient d’acier poli.

    Les casques des souverains avaient six grilles; ceux des ducs et des marquis n’en avaient que cinq, et tous les autres quatre.

    Les souverains portaient le casque posé de face ou de plein; tous les autres le portaient de profil. (Voyez fig. 70 et 71.)

    § III. Des Manteaux.

    Les manteaux sont des parties d’habillement découpées, ou coupées de différentes manières pour orner l’écusson: anciennement les manteaux couvraient le casque, pour les préserver des injures du tems, et pour prévenir les événements fâcheux auxquels leur éclat trop vif pouvait donner lieu.

    § IV. Du Chapeau.

    Le chapeau était anciennement une marque de dignité pour les ducs.

    Pour l’ordinaire, ils étaient de velours écarlate, avec une bordure d’hermine, surmontée d’une houppe. (Voyez fig. 72.)

    § V. Du Tortis.

    Le tortil est formé par deux écheveaux de soie de couleurs différentes, entortillés ensemble.

    Lorsque les anciens chevaliers s’équipaient pour les tournois, ils portaient le tortis comme un ornement de tête. Les couleurs de la soie sont toujours tirées du principal métal et des émaux de la cotte d’armes. (Voyez fig. 73.)

    § VI. Du Cimier.

    Le cimier, ou panache, était anciennement une marque très-honorable, parce qu’il n’y avait que les guerriers renommés par leur valeur et par leur rang qui eussent le droit de le porter, pour être mieux aperçus dans une mêlée, et rallier autour de leur personne leurs guerriers dispersés.

    On parlera dans tous les temps du panache blanc de Henri IV, roi de France.

    § VII. Du Rouleau.

    Le rouleau se place ordinairement au bas de l’écu, entre les supports; il contient une devise, ou sentence, faisant allusion, soit aux figures de l’écu, soit au nom de celui qui le porte.

    La devise exprime quelquefois des sentiments de religion, de morale, etc.

    § VIII. Des Supports.

    Les supports sont des figures placées sur le rouleau, de chaque côté de l’écu; elles sont ainsi nommées, parce qu’elles aident à soutenir le champ de l’écu.

    Lorsqu’un gentilhomme était créé duc, marquis, comte, etc., il était soutenu et conduit par deux personnages de la même qualité, vers le prince qui devait lui remettre les insignes de la dignité qu’il lui conférait. C’est pour conserver le souvenir de cette solennité qu’il faisait supporter ses armes par deux figures de son choix.

    Quelquefois les supports sont les mêmes animaux ou les mêmes oiseaux qui se trouvent dans le champ de l’écu; quelquefois on choisit des figures faisant allusion, soit au nom, soit à la profession des personnes dont elles doivent supporter les armes.

    Les décorations des ordres de chevalerie servent aussi d’ornements extérieurs aux écussons.

    Chapitre XII. Des règles qu’on doit observer en blasonnant.

    BLASONNER, c’est déchiffrer les armoiries d’un souverain, d’un prince, d’une famille, etc. Pour y parvenir, on doit observer plusieurs règles, dont les principales sont au nombre de douze.

    1. II faut se servir des termes propres, ne rien omettre de ce qui doit être spécifié, être clair et concis, sans tautologie ou répétitions.
    2. On doit commencer par faire connaître la couleur du champ de l’écu, passer ensuite aux principales pièces qui en occupent les points les glus honorables, telles que la fasce, la bande, le chevron, etc.

      On commence toujours par nommer la première la figure qui se trouve placée immédiatement sur le champ de l’écu.

    3. Après avoir désigné la couleur de l’écu, et nommé les pièces honorables ordinaires et autres figures principales, il faut en spécifier les attributs, leur couleur et leur métal.
    4. Lorsqu’une pièce honorable ordinaire, ou tout autre figure, se trouve placée sur une autre, que ce soit une bande, un sautoir, une croix, etc., on doit toujours la nommer après la pièce honorable ordinaire ou après la figure qui la supporte, en ajoutant ces mots: Sur le tout.
    5. Pour blasonner des figures régulières, il suffit de les nommer; mais, s’il entre dans leur composition des figures courbes, il faut en faire mention, et dire, par exemple: chef à ligne ondée, nébulée, etc.
    6. Lorsqu’une figure principale occupe le centre de l’écu, on doit désigner cette position, parce que, si l’on se contentait de nommer une pièce sans désigner le point qu’elle occupe, on supposerait toujours qu’elle occupe le milieu du champ de l’écu.
    7. Les points d’une étoile doivent être désignés lorsqu’il y en a plus de six.

      Lorsqu’une étoile, ou toute autre charge, est percée, il faut en faire mention pour les différencier de celles qui sont pleines.

    8. Lorsqu’une pile, un rayon de soleil, ou toit autre figure simple, se trouve placée dans tout autre point que le centre de l’écu, il faut désigner ce point.
    9. La couleur naturelle des animaux, des oiseaux, des arbres, des plantes, des fruits, etc., ne doit être désignée que par le terme propre; mais, s’ils n’ont pas leur couleur naturelle, on doit en faire mention en spécifiant la couleur qu’ils ont.
    10. Lorsque trois figures se trouvent placées dans le champ d’un écu, et qu’en blasonnant on ne désigne pas leur position, on suppose et l’on donne à entendre qu’elles sont placées deux en haut et une au dessous: comme les trois fleurs-de-lis dans les armoiries de France.
    11. Lorsqu’une cotte d’armes porte plusieurs figures de la même espèce, leur nombre et leur position doivent être exactement énoncés.
    12. Lorsque le champ d’un écu est couvert de figures de la même espèce, et isolées, on les désigne par les mots sans nombre.

      Lorsque quelques-unes de ces figures sont coupées à l’extrémité de l’écu, on se sert, pour les désigner, du mot semi.

    Chapitre XIII. De l’arrangement des cottes d’armes.

    On entend par arrangement d’une cotte d’armes l’art de disposer plusieurs armoiries, et de placer leurs ornements particuliers aux points qu’ils doivent occuper.

    La jonction de plusieurs écus est fondée sur plusieurs motifs qu’il est important de connaître.

    1. Lorsqu’on veut placer sur un même écu les armoiries de deux époux qui descendent de familles différentes, les champs des deux écus doivent être accolés et mi-partis par un pal.

      On doit commencer par décrire l’écu de l’époux, et passer ensuite à celui de l’épouse.

      Lorsque la femme n’est pas une héritière, ses armes sont toujours placées à la gauche de celles de son mari.

    2. Lorsqu’une veuve se remarie, ses armes de demoiselle et celles de veuve doivent être placées à gauche, sur le même écu, partagées par un pal.

      Ses premières armoiries doivent occuper le chef de l’écu, et les secondes la base.

    3. Lorsqu’une femme est mariée en troisièmes noces, ses deux premières armoiries doivent occuper le chef de l’écu, et les troisièmes sa base.

      Si c’est en quatrièmes noces, ses armoiries de troisièmes noces peuvent occuper la moitié de la base de l’écu, et par là, elles paraîtront toutes les quatre écartelées.

      On n’observe ces formalités que pour les héritières dont le mari a l’expectative de joindre l’héritage de sa femme à son propre patrimoine.

      Le mari d’une veuve ne doit placer sur son écu que les armes qu’elle portait lorsqu’elle était demoiselle.

    4. Lorsque les armoiries d’une femme sont jointes aux armes de son mari, les brisures qui se trouvaient dans les armoiries de la femme doivent subsister dans l’écu matrimonial.
    5. Lorsque des armoiries, ayant bordure, sont jointes à d’autres, la bordure ne doit être retranchée que du côté qui est près du centre.
    6. Le mari d’une héritière, au lieu de couper les armoiries de sa femme par les siennes, doit les porter sur un écusson placé au centre de son propre écu, et, comme cette position désigne les prétentions qu’il a sur les biens de sa femme, un le somme écusson de prétention, placé sur le tout.

    Les edams provenus d’un tel mariage doivent porter les armoiries de leur père, écartelées de celles de leur mère.

    Les armoiries du père occupent ordinairement le premier et le quatrième quartiers, et celles de la mère le second et le troisième, excepté dans le cas où les héritiers tiennent de leur mère, non-seulement leurs biens, mais leurs titres.

    Chapitre XIV. Des écussons mortuaires.

    Les écussons mortuaires servent à faire connaître le rang qu’une personne occupait dans la société pendant qu’elle était en vie.

    L’écusson d’un gentilhomme indique s’il était célibataire, marié ou veuf.

    Si le gentilhomme décédé était marié, le côté droit de l’écusson doit être noir et le côté gauche blanc.

    L’écusson d’une femme décédée a le côté gauche noir et le côté droit blanc: on place dans le haut de l’écusson un chérubin au lien d’un panache.

    L’écusson mortuaire d’un célibataire n’est pas mi-parti, mais entièrement noir: celui d’une demoiselle est le même que celui d’un garçon, excepté le chérubin ou le noeud de rubans au lieu de panache.

    1. Le pennon était autrefois une sorte d’étendard à longue queue, qu’un chevalier qui avait vingt hommes d’argues sous lui avait le droit de porter. []
    2. Le cartouche est un ornement de sculpture ou de peinture, représentant un carton roulé et tortillé par les bords. []
    3. Voyez à la table alphabétique des termes propres du blason. []
    4. L’or et l’argent sont les métaux, et ce n’est qu’improprement qu’on les nomme couleurs. []
    5. Les hermines ne diffèrent de l’hermine qu’en ce que le champ est sable moucheté de blanc; l’herminois a le champ or moucheté de sable. []

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