Anmerkung DE: Der folgende Text ist nicht aus meiner Feder, sondern eine Abschrift eines Textes von Jospeh Martin aus dem Jahre 1824.
L’usage des armoiries est de la plus haute antiquité Homère, Virgile, Ovide, nous représentent leurs héros portant sur leurs boucliers et sur leurs casques diverses figures, qui les faisaient aisément reconnaître dans les combats.
L’origine des ordres de chevalerie semble aussi se perdre dans la nuit des temps, comme beaucoup d’autres institutions humaines; ils ont eu des progressions peu sensibles, et de telles variations, qu’on a pu croire qu’Ils ne faisaient que de naître lorsqu’ils sortaient de l’inertie dans laquelle ils étaient tombés: ils n’ont laissé un long souvenir qu’après avoir brillé d’un vif éclat.
Si nous ouvrons les livrés sacrés; nous voyons un Pharaon d’Egypte établir Joseph; fils de Jacob, grand-maitre de l’Ordre qu’il avait institué dans ses états: il le revêt lui-même de l’étole de pourpre, lui met un anneau d’or au doigt et un collier au cou; il ordonne qu’on l’honore comme le premier personnage de son royaume.
Le prophète Daniel, après avoir donné à Althazar, roi de Babylone, l’explication des trois mots: Nene, thecel, phares, qu’une main invisible traçait sur le mur de la salle de festin, fut revêtu, par ordre de ce prince, d’une robe de pourpre et décoré d’un collier d’or, pour marquer qu’il l’établissait le troisième personnage de ses vastes Etats,
Zorobabel, fils de Salathiel, de la maison des rois de Juda, reçut une pareille récompense de la part du roi Parias, pour avoir été estimé le plus sage des trois jeunes gens qui avaient proposé chacun une question.
Alexandre-le-Grand, voulant honorer ceux de ses capitaines et de ses soldats qui s’étaient distingués par plusieurs actions d’éclat, et pour exciter l’émulation parmi ses troupes, leur accorda certaines marques qu’ils devaient porter sur leurs armes; défendit expressément, au reste de ses sujets, de prendre ces distinctions sans une autorisation de sa part, et se réserva exclusivement le droit de les conférer.
Au rapport de Quintilien, c’était une espèce d’impiété d’insulter un enfant revêtu de la robe de pourpre: ces enfants, de race patricienne, portaient une bulle (ornement façonné en coeur), suspendue au cou, d’où elle leur descendait sur la poitrine: elle était d’or pour les jeunes patriciens, tandis que celle des plébéiens n’était que de cuir. Lorsque ces enfants avaient atteint leur seizième année, ils attachaient leurs bulles aux autels de leurs dieux domestiques.
Dans presque tous les anciens Etats, l’usage fut toujours de recommander, par d’honorables distinctions, l’élite des guerriers à la vénération du peuple: les anciens Gaulois leur distribuaient des colliers dans les assemblées publiques; en France, il a été long-tems d’usage de donner l’anneau, le collier d’or, la ceinture, l’épée et les éperons dorés: le baiser et l’accolade étaient donnés par le roi lui-même aux personnes d’une haute naissance et d’un rang élevé, qu’on créait chevaliers. Presque toujours on faisait intervenir Dieu dans la distribution de ces récompenses honorifiques: l’esprit de religion rendait les chevaliers plus braves et plus hospitaliers.
On peut donc présumer que la chevalerie était un antique usage, qui a pris plus d’éclat au temps des croisades: cet ordre a fait partout des prodiges de valeur. La chevalerie forma un peuple de héros, dont la vertu première, en tems de paix comme en temps de guerre, était de protéger les femmes, les vieillards, les orphelins, les ecclésiastiques, les voyageurs, tout ce qui était faible et délaissé. Dès l’enfance, on pliait les aspirants au joug des meurs chevaleresques: endurcis au métier des armes par les leçons des guerriers, assouplis à la bienveillance par la société des dames, vaillants et sociables, courtois et religieux, ils se disciplinaient les uns par les autres sous les lois de l’honneur le plus délicat: l’autel et le trône trouvèrent toujours, dans leurs rangs, d’intrépides et zélés défenseurs.